Depuis 1947, chaque année, le Bulletin of the Atomic Scientists de l'université de Chicago passe en revue l'actualité internationale pour évaluer l'état de dangerosité dans lequel vit l’humanité. Axé à l'origine sur la menace que représente l'arsenal nucléaire mondial, le champ d'action a depuis été élargi et inclut également les effets du changement climatique (pris en compte pour la première fois en 2007). La métaphore de l'horloge de l'Apocalypse, qui se rapproche ou s'éloigne de minuit, est utilisée pour "avertir le public" sur la proximité d'un éventuel scénario catastrophe - minuit symbolisant la survenue d'un cataclysme planétaire.
En 1947, cette horloge conceptuelle était lancée à minuit moins 7 minutes. Une évaluation qui tenait principalement compte de "la perspective que les États-Unis et l'Union soviétique se dirigent vers une course aux armements nucléaires". En 1953, avec le développement de la guerre froide et des arsenaux, le délai s'était réduit à seulement 2 minutes. Après avoir finalement reculées par la suite, les aiguilles sont revenues à leur position de 1953 il y a quatre ans, en 2018. Le Bulletin of the Atomic Scientists écrivait alors : "Les principaux acteurs nucléaires sont à l'aube d'une nouvelle course aux armements, qui sera très coûteuse et augmentera la probabilité d'accidents [...]. Dans le monde entier, les armes nucléaires sont sur le point de devenir davantage utilisables plutôt que moins, en raison des investissements réalisés par les nations dans leurs arsenaux."
Depuis lors, la situation ne s'est pas vraiment améliorée. Selon l'horloge qui a été réactualisée la semaine dernière, il ne reste plus que cent secondes avant la fin du monde. Cela fait trois ans que l'état de dangerosité dans lequel vit l’humanité stagne à ce niveau. Outre le regain des tensions militaires et la poursuite de la course aux armements, l'urgence climatique, la pandémie et la désinformation font aussi partie des risques actuellement identifiés par les scientifiques de l'ONG.