Suite à une campagne internationale qui aura duré plus de dix ans et après sa ratification par un cinquantième État en octobre dernier, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur ce vendredi 22 janvier. Composé de vingt articles, il vise à instituer un futur libre des risques que l'armement atomique fait peser sur la sécurité de l’Humanité. Les pays signataires s'interdisent la mise au point, l'essai, la production et la détention d'armes nucléaires. Mais la valeur du traité reste pour le moment d'ordre symbolique car aucune des puissances nucléaires ne l'a ratifié.
En 2020, l'arsenal nucléaire mondial comptabilisait un total de plus de 13 000 têtes nucléaires déployées, en réserve ou en attente de démantèlement selon les estimations de la Federation of American Scientists. Ce stock est réparti entre les neuf puissances nucléaires actuelles : États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Israël, Inde, Pakistan, Corée du Nord. Comme le montre notre graphique, plus de la moitié des armes nucléaires de la planète sont actuellement entre les mains de la Russie et des États-Unis. Les deux pays s’étaient lancés dans une intense course aux armements pendant la guerre froide et comptent toujours un total d'environ 6 000 ogives dans leur inventaire respectif, mais seulement un peu plus de 1 500 sont actuellement déployées. Au troisième rang, la Chine a dépassé la France l'année dernière et détient désormais un stock estimé à 320 bombes, contre 290 pour l'Hexagone.
Comme le révèle notre précédent état des lieux réalisé en 2019, la France fait partie, avec la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni, des puissances nucléaires qui ont réduit leur arsenal atomique, en lien notamment avec des politiques de désarmement. À l'inverse, les autres pays présentés dans notre graphique ont tous vu leur stock d'armes augmenter.