La Corée du Nord a lancé ce jeudi trois nouveaux missiles, dont un missile balistique intercontinental (ICBM) qui a apparemment échoué, au lendemain d'une salve record de 23 tirs qui a porté à son comble les tensions dans la région. Selon l'armée sud-coréenne, c'est la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953 qu'un projectile nord-coréen termine sa course aussi près des eaux territoriales du Sud.
Auparavant, début octobre et pour la première fois depuis 2017, la Corée du Nord avait tiré un missile au-dessus du Japon, incitant le gouvernement à lancer une alerte pour que certains citoyens se mettent à l'abri. Selon les rapports, le missile avait parcouru 4 500 km pour finalement tomber dans l'océan Pacifique. Avec une telle portée, le missile testé serait capable de frapper l'île américaine de Guam s'il était tiré sur dans cette direction.
Comme le montre notre infographie, les tirs d'essai de missiles nord-coréens se sont nettement intensifiés en 2022. Ils avaient déjà atteint un niveau record en juin et leur nombre a depuis encore augmenté (40 tirs étaient recensés de janvier à octobre). Comme le montrent les données de la Nuclear Threat Initiative, les essais balistiques de la Corée du Nord sont repartis à la hausse après une année 2018 vierge de tirs. En 2018 et au début de l'année 2019, deux sommets entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et l'ancien président américain Donald Trump avaient mis un terme momentané aux essais, mais n'ont finalement donné aucun résultat concret.
L'année 2019 avait fini par voir autant de tirs de missiles nord-coréens que l'année 2017, quand la Corée du Nord avait cherché à démontrer sa capacité à atteindre les États-Unis avec ses projectiles, entraînant une crise diplomatique. Aucun essai de missiles intercontinentaux, ou même de portée intermédiaire, n'a été observé de 2018 à 2021, mais le pays a déjà procédé à plusieurs tirs réussis de ces types de missiles cette année.