Depuis les débuts de la crise liée à la pandémie de coronavirus, le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux a augmenté. Mais le confinement n'a malheureusement pas fait taire la haine sur Internet et on observe au contraire une recrudescence du nombre de propos haineux et discriminatoires sur les réseaux sociaux. Au premier trimestre de l'année 2020, Facebook a ainsi rapporté que ses modérateurs avaient supprimé 9,6 millions de messages haineux sur sa plateforme, soit un chiffre qui a plus que doublé par rapport à la même période l'année dernière (4,1 millions).
Afin de renforcer la modération des contenus, les députés français s'apprêtent à adopter aujourd'hui un projet de loi controversé sur la lutte contre la haine en ligne. Les défenseurs des libertés numériques pointent du doigt les risques d'atteintes à la liberté d'expression. De leurs côtés les réseaux sociaux, tels Facebook, évoquent le manque de moyens et d'effectifs pour assainir leurs plateformes. La régulation des contenus en ligne pose également d'autres problèmes, comme celui des conditions de travail très difficiles des modérateurs. Facebook a récemment accepté de verser 52 millions de dollars pour pallier les traumatismes et souffrances psychologiques de plus de 11 000 de ses employés confrontés à des contenus violents à longueur de journée.