Maxime Gautier
Research Lead covering the French market
Les croisières - Faits et chiffres
Au bord du gouffre en 2020, les compagnies de croisières voient leur chiffre d’affaires à nouveau augmenter dès 2021. En février 2020, l’une des premières quarantaines du monde liées au COVID-19 a lieu sur le paquebot « Diamond Princess ». 700 personnes à bord sont contaminées sur les 3.700 passagers que peut accueillir le navire. L’image fut désastreuse pour tout le secteur et le développement de l’épidémie eut un effet immédiat sur l’industrie des croisières, avec la consigne pour les bateaux de rester à quai jusqu’à nouvel ordre. Cela a provoqué un manque à gagner énorme pour ces compagnies, avec des résultats nets négatifs, comme pour l’entreprise Royal Caribbean, dont les pertes étaient estimées à 5,7 milliards de dollars en 2020. En 2022, les passagers sont de nouveau à bord, plus de 20 millions de personnes ont voyagé à bord d’un navire de croisières cette année-là, soit cinq fois plus qu’en 2021, et les carnets de commande des chantiers navals sont de nouveau remplis.
Malgré ce regain de popularité, l’industrie des croisières est régulièrement pointée du doigt pour son impact sur l’environnement et sur les villes d’escale. Venise a pris des mesures strictes pour protéger sa lagune en y interdisant l’accès des super paquebots, Amsterdam a emboité le pas en 2021 en posant des limites concernant l’accostage des croisiéristes dans son port. Côté environnement, l’Organisation Maritime Internationale (dépendante de l’ONU) a décrété en 2020, l’interdiction des bateaux navigant au fioul lourd. La levée des restrictions sanitaires et les efforts des compagnies sur la diversification des activités à bord et l’application des règles environnementales peinent néanmoins à séduire le public français, dont la part sur les bateaux de croisières en Europe diminue d’année en année.
Premier port mondial en termes d’accueil de croisiéristes en 2022, Port Canaveral connait un succès mondial grâce à l’implantation de plusieurs compagnies majeures comme Carnival, l’un des premiers armateurs du monde. Les armateurs américains et européens comme MSC Cruises se livrent à une course au gigantisme dominée actuellement par Royal Caribbean, propriétaire des cinq plus gros navires de croisières de tous les temps.
En Europe, les croisiéristes naviguent surtout dans les eaux méditerranéennes. Barcelone est le premier port de croisière dans cette région, où de nombreuses compagnies proposent des séjours sur les bords des côtes espagnoles, françaises et italiennes. Les côtes atlantiques et d’Europe du Nord sont également très prisées. Hambourg est le principal port de départ du Nord de l'Europe. La ville de la Hanse a enregistré plus de 785.000 croisiéristes en 2022. On trouve par ailleurs quelques ports norvégiens parmi les plus fréquentés d’Europe, où plusieurs compagnies offrent des séjours vers les fjords et le Grand Nord.
Bien que la place des Français à bord des navires soit minime, il en est tout autrement avant la mise à l’eau des navires. La France possède l’un des plus grands chantiers navals du monde. Les chantiers de l’Atlantique situés à Saint-Nazaire ont des infrastructures inédites pouvant supporter la construction des géants des mers. Avant l’inauguration de l’Allure of the Seas dans les chantiers navals de Turku (Finlande) en 2022, Saint-Nazaire avait sorti le plus grand paquebot jamais construit, l’Harmony of the Seas, en 2016. Même si les chantiers ont diversifié leurs activités dans la navale et l’éolien offshore, une grande partie de leurs recettes proviennent des commandes des armateurs de croisières. En 2022, le chiffre d’affaires des chantiers de l’Atlantique avoisinait les 2,28 milliards d’euros.
L’industrie mondiale des croisières
Les États-Unis continuent de dominer le marché des croisières dans le monde. Avec une flotte gigantesque, les compagnies nord-américaines comme Carnival ou Royal Caribbean ont accueilli plus de 12 millions de Nord-Américains en 2022, soit plus du double du nombre de passagers européens.Premier port mondial en termes d’accueil de croisiéristes en 2022, Port Canaveral connait un succès mondial grâce à l’implantation de plusieurs compagnies majeures comme Carnival, l’un des premiers armateurs du monde. Les armateurs américains et européens comme MSC Cruises se livrent à une course au gigantisme dominée actuellement par Royal Caribbean, propriétaire des cinq plus gros navires de croisières de tous les temps.
En Europe, les croisiéristes naviguent surtout dans les eaux méditerranéennes. Barcelone est le premier port de croisière dans cette région, où de nombreuses compagnies proposent des séjours sur les bords des côtes espagnoles, françaises et italiennes. Les côtes atlantiques et d’Europe du Nord sont également très prisées. Hambourg est le principal port de départ du Nord de l'Europe. La ville de la Hanse a enregistré plus de 785.000 croisiéristes en 2022. On trouve par ailleurs quelques ports norvégiens parmi les plus fréquentés d’Europe, où plusieurs compagnies offrent des séjours vers les fjords et le Grand Nord.
Les remous de l’industrie des croisières en France
Les Français sont-ils réticents à monter sur des paquebots ? Malgré un nombre d’habitants similaire à celui du Royaume-Uni et nettement supérieur à celui de l’Espagne ou de l’Italie, la France enregistre un faible nombre de croisiéristes. En 2022, environ 325.000 Français ont choisi les croisières pour leurs vacances, contre 791.000 en Italie et 1,6 million au Royaume-Uni. Parmi les voyageurs, on trouve en majorité des personnes de plus de 50 ans. Une moyenne d’âge semblable à celle des autres pays européens. Au niveau de la durée, les Français privilégient les courts séjours d’une semaine. Seuls 3% partaient 14 jours ou plus à bord des paquebots en 2022. La majorité des voyageurs français partent en destination de la Méditerranée occidentale et centrale.Bien que la place des Français à bord des navires soit minime, il en est tout autrement avant la mise à l’eau des navires. La France possède l’un des plus grands chantiers navals du monde. Les chantiers de l’Atlantique situés à Saint-Nazaire ont des infrastructures inédites pouvant supporter la construction des géants des mers. Avant l’inauguration de l’Allure of the Seas dans les chantiers navals de Turku (Finlande) en 2022, Saint-Nazaire avait sorti le plus grand paquebot jamais construit, l’Harmony of the Seas, en 2016. Même si les chantiers ont diversifié leurs activités dans la navale et l’éolien offshore, une grande partie de leurs recettes proviennent des commandes des armateurs de croisières. En 2022, le chiffre d’affaires des chantiers de l’Atlantique avoisinait les 2,28 milliards d’euros.
