Le suicide en France - Faits et chiffres
Les tentatives de suicide en hausse chez les jeunes
En 2020, 4,2 % des personnes âgées de 18 à 85 ans interrogées dans le cadre du Baromètre santé déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. Le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide est 1,4 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, alors même que le taux de suicide est près de quatre fois plus élevé pour les hommes que pour les femmes.On remarque, en outre, la même année, un pic des pensées suicidaires chez les individus âgés de 18 à 24 ans (7,4 %), aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cette prévalence des pensées suicidaires chez les jeunes s’explique en grande partie par l’aggravation de leur vulnérabilité durant la pandémie. Et cela concerne à la fois les adolescents et les étudiants puisqu’on note deux fois plus de passage aux urgences pour tentative de suicide qu’avant le Covid chez les 11-17 ans, tandis que la moitié des étudiants déclarent avoir souffert de niveaux modérés de dépression ou d’anxiété au début de la crise, et un tiers d’une forme sévère.
Leur santé mentale a en effet été brutalement affectée avec la mise en place des confinements, qui les ont notamment coupés de leurs soutiens sociaux et les ont souvent isolés individuellement. Le rapport de l’Observatoire National du Suicide (ONS) souligne également d’autres facteurs qui expliquent leur mal-être telles que la plus grande précarité économique des étudiants, la mise en péril des emplois étudiants, la déstabilisation des cursus étudiants et l’incertitude accrue de la valorisation des diplômes sur le marché du travail. Finalement, l’impact particulièrement marqué chez les jeunes des mesures de restrictions rappelle le rôle très structurant de l’environnement social dans leur construction personnelle.
Les causes du suicide
25% de la population française a un des ses proches qui est décédé à la suite d’un suicide. Les causes de cet acte sont difficilement identifiables et restent propres à chacun mais les individus qui se suicident où tentent de le faire présentent certaines caractéristiques communes. Tout d’abord, ce sont surtout des personnes à revenus faibles (le taux de tentative de suicide est de 19 pour 10.000 habitants pour les individus appartenant au quart de la population qui a le plus faible niveau de vie) et au chômage ou sans activité professionnelle. Ainsi, la situation économique et professionnelle de la personne ont un impact sur les comportements suicidaires. De plus, le suicide est relativement souvent lié à des troubles mentaux. En effet, 40% des personnes décédées par suicide avaient au moins un trouble mental, avec une prédominance des troubles dépressifs (30%). D’ailleurs, près de 20% des personnes déclarant avoir eu des pensées suicidaires en 2020 prennent des antidépresseurs où des anxiolytiques.Finalement, certains traumatismes peuvent aggraver le risque de suicide, tels que le viol, les violences conjugales, les violences psychologiques et physiques familiales. En effet, une personne qui subit une de ces formes de violences a un risque près de trois fois plus élevé de tentative de suicide. Et pour preuve, un tiers des femmes violées ont tenté de se suicider contre 6% des femmes qui ne l’ont pas été.
Le programme national de prévention du suicide s’est doté en 2022 de nouvelles mesures importantes, dont la formation des professionnels de santé pour améliorer la prise en charge des crises suicidaires, un numéro national, le 31 14, ou encore un dispositif de rappel téléphonique après une tentative de suicide pour éviter les récidives à court terme. De manière générale, il est attendu que cette stratégie favorise la libération de la parole des personnes en souffrance et la demande d’aide et améliore l’évaluation et la prise en charge des crises suicidaires.