Sheelah Delestre
Researcher French Market & global topics
L'industrie cosmétique en France - Faits et chiffres
À une époque où le maquillage était réservé aux prostituées et aux acteurs, Helena Rubinstein, née en 1872 à Cracovie et principalement active en France et aux États-Unis, fonde sa société de cosmétiques et devient ainsi l’une des femmes les plus riches du monde. Aujourd’hui, les produits de beauté figurent parmi les indispensables des ménages français et constituent un marché florissant, si bien que la femme la plus riche du monde est désormais une Française qui doit sa fortune au géant de la cosmétique, L’Oréal.
Que ce soit au niveau mondial ou national, le marché des produits cosmétiques progresse d’année en année et a atteint une valeur des ventes de plus de 17 milliards de dollars en France en 2023. La France se classe ainsi septième plus grand marché mondial des produits de beauté, et deuxième en Europe derrière l’Allemagne. Plusieurs tendances sont visibles dans ce secteur très lucratif : d’abord, ce domaine n’échappe pas à la hausse des achats en ligne, profitant aux géants de l’e-commerce, mais également à de petites marques qui n’ont pas de boutiques physiques. Ensuite, on observe une prise de conscience de la part du consommateur vis-à-vis de la toxicité des produits de beauté et de leur impact sur l’environnement, provoquant d’importants changements dans les comportements de consommation. Les consommateurs se tournent donc davantage vers des produits avec moins d’emballages plastiques et vers des cosmétiques biologiques et naturels.
Forte de son importante production de produits de beauté, la France a exporté en 2021 l’équivalent de plus de 18,4 milliards d’euros de parfums, cosmétiques et produits d’entretien, et ce principalement en Chine, aux États-Unis et en Allemagne.
Ces dernières années, alors que les Français sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux, les révélations concernant la toxicité des composants contenus dans les produits de beauté se sont succédé. De nombreuses cosmétiques contiennent des produits irritants, allergisants et toxiques, ainsi que des perturbateurs endocriniens. Ces produits peuvent directement pénétrer dans le corps par la peau ou par la respiration, mais peuvent aussi polluer les rivières et océans après leur usage. Ce secteur est strictement encadré par des règlementations à l’échelle de l’Union européenne, qui prévoit des listes d’ingrédients autorisés dans la fabrication de produits de beauté et la quantité maximale pouvant être utilisée. Mais, d’après Claude Gilbert de l'UFC Que Choisir, qui prône un retour au savon de Marseille, ces règlementations sont trop laxistes.
Afin de protéger leur santé et l’environnement, les consommateurs se tournent de plus en plus vers d’autres types de produits, notamment vers les cosmétiques naturels. Ainsi, le chiffre d’affaires du secteur des produits de beauté naturels et biologiques a fortement augmenté en France depuis les années 2010 et devrait atteindre près de 400 millions d’euros en 2028.
Parallèlement, d’autres gammes de produits se développent, comme les produits végans ou encore les produits non testés sur des animaux. Enfin, dans l’optique de limiter leurs déchets plastiques, au regard des plus de 150 millions de tonnes d’emballages plastiques jetés chaque année dans le monde, les Français se tournent davantage vers des produits de beauté et d’hygiène en format solide, avec peu ou pas d’emballage. La marque française Pachamamaï, pionnière dans ce secteur, propose par exemple des shampoings solides, dentifrices solides et déodorants solides.
Ces évolutions dans les mentalités des Français ont donc pour conséquence le développement de nouveaux types de produits de beauté, mais aussi un retour à la simplicité, avec un nombre croissant d’experts, de contenu en ligne et d’ouvrages encourageant à l’utilisation d’un nombre limité de produits, tel que le savon de Marseille pour le nettoyage du corps et des mains. Ainsi, comme l’indiquait Pascale Mathelier-Fusade, dermatologue allergologue à l'hôpital Tenon à Paris, la meilleure crème anti-rides restera toujours la crème solaire puisque le soleil est le premier facteur de vieillissement de la peau./.
Que ce soit au niveau mondial ou national, le marché des produits cosmétiques progresse d’année en année et a atteint une valeur des ventes de plus de 17 milliards de dollars en France en 2023. La France se classe ainsi septième plus grand marché mondial des produits de beauté, et deuxième en Europe derrière l’Allemagne. Plusieurs tendances sont visibles dans ce secteur très lucratif : d’abord, ce domaine n’échappe pas à la hausse des achats en ligne, profitant aux géants de l’e-commerce, mais également à de petites marques qui n’ont pas de boutiques physiques. Ensuite, on observe une prise de conscience de la part du consommateur vis-à-vis de la toxicité des produits de beauté et de leur impact sur l’environnement, provoquant d’importants changements dans les comportements de consommation. Les consommateurs se tournent donc davantage vers des produits avec moins d’emballages plastiques et vers des cosmétiques biologiques et naturels.
La France, leader du marché cosmétique grâce à L’Oréal
Si la balance commerciale de l’industrie cosmétique de la France est chaque année excédentaire à hauteur de plus de dix milliards d’euros, c’est en grande partie grâce au leader du secteur L’Oréal. Marque de cosmétiques la plus valorisée au monde, L’Oréal domine le marché. En 2023, l’entreprise a atteint un chiffre d’affaires record de plus de 41 milliards d’euros, tandis que son rival américain Estée Lauder éprouvait des difficultés, plombé par le marché chinois. En termes de marques européennes, les principales concurrentes de L’Oréal sont l’Allemande Nivea, et la Française Guerlain, qui appartient à LVMH, ainsi que Lancôme et Garnier, qui appartiennent au groupe L’Oréal. L’Oréal tire ses revenus d’une large palette de produits : des soins capillaires, soins de la peau et solaires au maquillage et aux parfums.Forte de son importante production de produits de beauté, la France a exporté en 2021 l’équivalent de plus de 18,4 milliards d’euros de parfums, cosmétiques et produits d’entretien, et ce principalement en Chine, aux États-Unis et en Allemagne.
Les tendances : e-commerce et cosmétiques naturels
Les Français sont de grands consommateurs de produits de beauté. Ils effectuent leurs achats dans leurs enseignes préférées, à savoir Sephora, Nocibé, Yves Rocher et Marionnaud, que ce soit en boutique ou, de plus en plus, en ligne, puisque ces enseignes figurent également parmi les sites web les plus visités du secteur cosmétique, même si les géants de l’e-commerce Amazon et Shein commencent à s’imposer dans ce secteur, les deux faisant désormais partie du top 5 des sites Internet de produits de beauté générant le chiffre d’affaires le plus élevé. Les ventes en ligne ne profitent cependant pas seulement aux leaders de l’e-commerce, mais aussi à de nouvelles petites marques, souvent portées vers l’écologie.Ces dernières années, alors que les Français sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux, les révélations concernant la toxicité des composants contenus dans les produits de beauté se sont succédé. De nombreuses cosmétiques contiennent des produits irritants, allergisants et toxiques, ainsi que des perturbateurs endocriniens. Ces produits peuvent directement pénétrer dans le corps par la peau ou par la respiration, mais peuvent aussi polluer les rivières et océans après leur usage. Ce secteur est strictement encadré par des règlementations à l’échelle de l’Union européenne, qui prévoit des listes d’ingrédients autorisés dans la fabrication de produits de beauté et la quantité maximale pouvant être utilisée. Mais, d’après Claude Gilbert de l'UFC Que Choisir, qui prône un retour au savon de Marseille, ces règlementations sont trop laxistes.
Afin de protéger leur santé et l’environnement, les consommateurs se tournent de plus en plus vers d’autres types de produits, notamment vers les cosmétiques naturels. Ainsi, le chiffre d’affaires du secteur des produits de beauté naturels et biologiques a fortement augmenté en France depuis les années 2010 et devrait atteindre près de 400 millions d’euros en 2028.
Parallèlement, d’autres gammes de produits se développent, comme les produits végans ou encore les produits non testés sur des animaux. Enfin, dans l’optique de limiter leurs déchets plastiques, au regard des plus de 150 millions de tonnes d’emballages plastiques jetés chaque année dans le monde, les Français se tournent davantage vers des produits de beauté et d’hygiène en format solide, avec peu ou pas d’emballage. La marque française Pachamamaï, pionnière dans ce secteur, propose par exemple des shampoings solides, dentifrices solides et déodorants solides.
Ces évolutions dans les mentalités des Français ont donc pour conséquence le développement de nouveaux types de produits de beauté, mais aussi un retour à la simplicité, avec un nombre croissant d’experts, de contenu en ligne et d’ouvrages encourageant à l’utilisation d’un nombre limité de produits, tel que le savon de Marseille pour le nettoyage du corps et des mains. Ainsi, comme l’indiquait Pascale Mathelier-Fusade, dermatologue allergologue à l'hôpital Tenon à Paris, la meilleure crème anti-rides restera toujours la crème solaire puisque le soleil est le premier facteur de vieillissement de la peau./.
