Le camping en France - Faits et chiffres
« Il faut stopper la disparition des campings français » alertait en avril 2023 Nicolas Dayot, président de la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA). Une telle déclaration aurait pourtant de quoi surprendre. En effet, depuis 2013 le parc de campings en France s’est considérablement étendu, tandis que le chiffre d’affaires du secteur de l’hôtellerie de plein air a plus que triplé depuis 2000. Cependant, derrière ces augmentations se cache une mutation profonde du camping en France. Les campings indépendants, défenseurs d’une approche « traditionnelle » du tourisme de plein air, sont en baisse, menacés par les grands groupes intégrés qui comptaient plus de 200.000 emplacements en 2022. Ensembles de campings rachetés et gérés par une même entreprise, les groupes intégrés standardisent et modernisent leurs offres en proposant des emplacements équipés de mobil-homes derniers cris et ultra-conforts, ainsi que sur des infrastructures massives de loisirs. Cette course à l’investissement, doublant parfois les coûts par rapport aux campings nus, entraîne une hausse des prix des vacances au camping, « montée de gamme » oblige. Le risque est ainsi majeur pour les campings français, dont l’attractivité reposait jusqu’ici sur leur compétitivité-prix. En plus des défis financiers, l’hôtellerie de plein air n’échappe pas aux critiques adressées plus généralement au secteur du tourisme concernant son impact sur l’environnement.
Le camping, autrefois synonyme de vacances abordables, évolue vers un modèle plus luxueux avec des établissements modernes privilégiant les maisons mobiles et bungalows aux emplacements nus qui tranchent avec la vision traditionnelle et rustique du camping.
De plus, l’hôtellerie de plein air ne se limite plus à l’hébergement touristique, investissant dans des installations de loisirs (mini-parcs aquatiques, jacuzzis, saunas, airs de jeux, etc.), une tendance portée à l’origine en France par des groupes comme Sandaya, Capfun et European Camping Group. Ce nouveau modèle concerne cependant d’abord les établissements hauts-de-gamme tandis que les campings plus « traditionnels » restent ancrés dans l’offre classique, notamment municipale. Par ailleurs, l’adoption officielle de la terminologie « hôtellerie de plein air » pour remplacer « camping » souligne un rebranding du secteur. Reste à savoir si cette montée en gamme ne risque pas de faire fuir les touristes à long terme, le prix restant l’avantage principal du camping pour les Français.
Les campings n’attirent d’ailleurs pas que les touristes français. En effet, les Néerlandais et les Allemands sont parmi les nationalités les plus représentées dans les réservations de la saison 2023. Une hausse de fréquentation qui se tourne également vers l’offre moderne, puisque les campings trois et quatre étoiles comptaient pour la majorité des nuitées lors de la saison 2023.
Depuis 2013, la part des Français privilégiant les emplacements avec hébergement plutôt que nus a ainsi progressé de près de 15 points et comptait pour plus de deux tiers des campeurs. Outre le confort même de l’hébergement, la location de terrains équipés permet aux touristes de voyager plus légers sans avoir à transporter du matériel.
En 2023, une large majorité des Français déclarait prendre en compte l’empreinte écologique lors de leurs vacances. Le développement des nouvelles infrastructures n’est effectivement pas sans conséquence sur l’environnement. L’expansion des campings menace la biodiversité de leurs emplacements au point où des municipalités ont adopté des plans locaux d’urbanisme limitant le nombre d’implantations de nouveaux sites.
Dans ce contexte, la FNHPA a annoncé en 2023 la mise en place d’un plan de camping durable à travers une campagne « Camping Zéro Déchet ». Reste ainsi à voir les effets de ces plans, le camping restant encore indissociable des circulations des camping-cars et voitures, alors que les véhicules thermiques sont le deuxième mode de transport le plus polluant en France.
Un parc de campings en mutation
L’importance du camping en France n’est plus à démentir. En 2023, l’Hexagone possédait ainsi près de 30 % du parc européen de campings, pour un total de plus de 852.000 emplacements comptabilisés en janvier 2025. Un succès qui s’explique notamment par l’attractivité du littoral atlantique, qui compte ainsi les régions les plus dotées en campings.Le camping, autrefois synonyme de vacances abordables, évolue vers un modèle plus luxueux avec des établissements modernes privilégiant les maisons mobiles et bungalows aux emplacements nus qui tranchent avec la vision traditionnelle et rustique du camping.
De plus, l’hôtellerie de plein air ne se limite plus à l’hébergement touristique, investissant dans des installations de loisirs (mini-parcs aquatiques, jacuzzis, saunas, airs de jeux, etc.), une tendance portée à l’origine en France par des groupes comme Sandaya, Capfun et European Camping Group. Ce nouveau modèle concerne cependant d’abord les établissements hauts-de-gamme tandis que les campings plus « traditionnels » restent ancrés dans l’offre classique, notamment municipale. Par ailleurs, l’adoption officielle de la terminologie « hôtellerie de plein air » pour remplacer « camping » souligne un rebranding du secteur. Reste à savoir si cette montée en gamme ne risque pas de faire fuir les touristes à long terme, le prix restant l’avantage principal du camping pour les Français.
La fréquentation des campings est au plus haut
En 2023, après l’hôtel, le camping était le deuxième type d’hébergement touristique à avoir enregistré le plus de nuitées en France. Si le secteur a évidemment été durement impacté par la pandémie du Covid-19, la fréquentation de l’hôtellerie de plein air est rapidement repartie à la hausse et ce sont ainsi près de 142 millions de nuitées qui furent comptabilisées en 2023, un record.Les campings n’attirent d’ailleurs pas que les touristes français. En effet, les Néerlandais et les Allemands sont parmi les nationalités les plus représentées dans les réservations de la saison 2023. Une hausse de fréquentation qui se tourne également vers l’offre moderne, puisque les campings trois et quatre étoiles comptaient pour la majorité des nuitées lors de la saison 2023.
Depuis 2013, la part des Français privilégiant les emplacements avec hébergement plutôt que nus a ainsi progressé de près de 15 points et comptait pour plus de deux tiers des campeurs. Outre le confort même de l’hébergement, la location de terrains équipés permet aux touristes de voyager plus légers sans avoir à transporter du matériel.
Le camping à l’heure du réchauffement climatique
L’hôtellerie de plein air n’échappe pas aux critiques adressées au secteur du tourisme concernant ses émissions de gaz à effet de serre. En France, le secteur des transports est responsable d’environ un tiers des émissions totales de gaz à effet de serre, les voitures particulières contribuant significativement à ces émissions.En 2023, une large majorité des Français déclarait prendre en compte l’empreinte écologique lors de leurs vacances. Le développement des nouvelles infrastructures n’est effectivement pas sans conséquence sur l’environnement. L’expansion des campings menace la biodiversité de leurs emplacements au point où des municipalités ont adopté des plans locaux d’urbanisme limitant le nombre d’implantations de nouveaux sites.
Dans ce contexte, la FNHPA a annoncé en 2023 la mise en place d’un plan de camping durable à travers une campagne « Camping Zéro Déchet ». Reste ainsi à voir les effets de ces plans, le camping restant encore indissociable des circulations des camping-cars et voitures, alors que les véhicules thermiques sont le deuxième mode de transport le plus polluant en France.
