Entre avril et septembre 2024, l'Union européenne (UE) a importé plus de gaz naturel de Russie que des États-Unis, bien que la Norvège reste tout de même de loin son premier fournisseur (plus de 30 % des importations), comme le révèlent des données publiées par le think tank bruxellois Bruegel.
Avant l'invasion de l'Ukraine en février 2022, la Russie était le fournisseur de gaz le plus important de l'UE (plus de 40 % des importations), mais suite aux sanctions occidentales, le pays a été remplacé par la Norvège et les États-Unis. Washington avait notamment considérablement augmenté ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l'Europe, avec un triplement des volumes expédiés observé entre la fin d'année 2021 et 2023.
Pourtant, depuis le printemps dernier, l'Europe importe de nouveau plus de gaz de Russie que des États-Unis. Dans le détail, les pays de l'UE ont importé respectivement 13,0 et 13,3 milliards de mètres cubes de Russie au second et troisième trimestre 2024, contre respectivement 12,7 et 9,5 milliards de mètres cubes des États-Unis à ces mêmes périodes. Comme l'indique notre infographie, qui donne un aperçu de l'évolution des volumes provenant des différents fournisseurs au fil du temps, c'est la première fois en presque deux ans que les importations en provenance de Russie sont plus importantes que celles provenant d'Amérique.
Comme l'explique un chercheur affilié à Bruegel, cité par le site d'information Euractiv, « ce changement s’explique en grande partie par la diminution ces derniers mois des importations américaines de GNL », en lien avec une demande estivale qui a été faible et l'atteinte des capacités maximales des sites de stockage européens. Ainsi, même si le volume de gaz importé de Russie n'a que peu évolué ces derniers mois, sa part dans le total des importations européennes a augmenté.