Au cours des deux dernières décennies, le football professionnel a connu un afflux d'argent sans précédent, remodelant le paysage de ce sport à l'échelle mondiale. L'explosion des moyens financiers et la modification de l'équilibre compétitif entre les clubs et les ligues professionnelles peuvent être attribuées à plusieurs facteurs, notamment la croissance rapide des contrats de droits de diffusion ainsi que l'essor des propriétaires milliardaires et des fonds souverains (principalement des États du Golfe).
La Premier League anglaise, en particulier, a connu une hausse fulgurante des droits TV au cours des deux dernières décennies, le montant payé pour les droits de diffusion de la ligue ayant presque quadruplé, passant de 3,16 milliards de dollars pour la période 2007-2010 à 12,85 milliards de dollars pour la période 2022-2025. Cet afflux de recettes a fourni aux clubs anglais des ressources financières auparavant inimaginables, leur permettant d'investir massivement dans les transferts de joueurs, les salaires et les infrastructures sportives.
Outre les droits TV, l'émergence des propriétaires milliardaires et des fonds souverains dans le milieu joue également un rôle essentiel dans le remodelage du paysage financier du football. Ainsi, des clubs comme Manchester City et le Paris Saint-Germain, détenus majoritairement par des fonds d'investissement des Émirats arabes unis et du Qatar, se sont transformés en puissances financières capables de surpasser leurs concurrents en matière d'indemnités de transfert et de salaires. Les chiffres fous dépensés l'été dernier en transferts en Saudi Pro League, où quatre clubs sont soutenus par le fonds d'investissement du Royaume saoudien, sont également un exemple marquant de cette tendance. Avec un total de 958 millions d'euros dépensés lors du dernier mercato estival, comme le rapportait RMC Sport, le championnat d'Arabie saoudite de football est devenu le deuxième plus dépensier derrière la Premier League.
Si cet afflux d'argent a permis à certains clubs de faire venir les meilleurs joueurs du monde, favorisant l'attractivité et le spectacle de certaines ligues, il a également suscité des inquiétudes et des critiques quant au fair-play financier et à la disparité croissante entre les équipes et les ligues professionnelles. L'animation ci-dessous montre comment les recettes ont augmenté pour les clubs de football les plus « riches » du monde depuis la fin des années 1990, mais aussi comment l'écart financier s'est creusé entre les ligues et les clubs .