C'est une autre conséquence du conflit entre Israël et le Hamas : la perturbation du trafic maritime par le canal de Suez. Depuis novembre, les rebelles houthis du Yémen multiplient les attaques contre des navires marchands en mer Rouge, poussant de nombreux armateurs à éviter cette route essentielle pour le commerce mondial. Les rebelles houthis disent mener ces attaques en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza et ont annoncé vouloir « intensifier » leurs attaques durant le mois du Ramadan, qui a débuté le 11 mars. Le mois dernier, l'Union européenne a lancé une mission militaire « défensive » pour protéger les navires commerciaux, à laquelle participent les forces navales de plusieurs États membres.
La crise en mer Rouge a un impact majeur sur le commerce et les chaînes d'approvisionnement mondiales, déjà ébranlées par les impacts de la guerre en Ukraine et les conditions liées au changement climatique au canal de Panama. Si ces perturbations se poursuivent, leurs répercussions pourraient entraîner une pression à la hausse sur l'inflation, en raison notamment des coûts d'expédition plus élevés.
D'après les données de la plateforme PortWatch du Fonds monétaire international (FMI), le volume des échanges passant par le canal de Suez a chuté de 50 % par rapport à l'année précédente au cours des deux premiers mois de l'année 2024. Comme le met en avant notre graphique, l'essentiel du trafic a été dérouté vers le cap de Bonne-Espérance, qui enregistre un bond de 74 % du volume des échanges par rapport au niveau de l'an dernier. Cette route maritime qui permet de rejoindre l'Europe en contournant l'Afrique représente un trajet nettement plus long pour les navires, soit dix à quinze jours supplémentaires.