Nauru, petite nation insulaire du Pacifique, a annoncé lundi 15 janvier la rupture de ses relations diplomatiques avec Taïwan et son intention de reconnaître la Chine pour établir des liens avec Pékin. Cette décision est survenue peu de temps après que Lai Ching-te, membre du Parti démocrate progressiste (DPP), a remporté l'élection présidentielle taïwanaise le 13 janvier. Lai était auparavant le vice-président de Tsai Ing-wen, la première femme présidente de Taïwan, qui a quitté ses fonctions après avoir achevé le maximum autorisé de deux mandats. Les deux figures de proue du DPP sont considérées comme des séparatistes par la Chine.
Les autorités taïwanaises ont réagi en accusant Pékin d'avoir offert "des aides économiques" à Nauru pour l'inciter à changer d'allié diplomatique. Taipei a également réagi en rompant ses relations diplomatiques avec la nation insulaire. Comme le montre la carte ci-dessous, le gouvernement taïwanais ne peut compter que sur le soutien officiel de seulement quelques petits États indépendants dans le monde. Actuellement, seuls 12 pays reconnaissent le gouvernement de Taipei, selon le ministère taïwanais des affaires étrangères.
La majorité d'entre eux sont situés en Amérique latine et dans les Caraïbes, notamment le Paraguay, le Guatemala, le Belize, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Haïti. Les trois autres nations insulaires alliées de Taïwan se trouvent en Asie du Sud-Est, à savoir Palau, Tuvalu et les Îles Marshall. Cette liste est complétée par le l'Eswatini, situé en Afrique australe, et la ville-État du Vatican, en Europe.
Les élections présidentielles ayant eu lieu samedi dernier à Taïwan ont été qualifiées de scrutin "le plus surveillé" du territoire insulaire depuis la première élection au suffrage universel en 1996, à la suite des tensions croissantes avec la Chine, et notamment le renforcement de la présence militaire de Pékin dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale. Dans le cadre de la « politique d'une seule Chine », la république populaire de Chine considère toujours Taïwan comme sa 23e province et a affirmé il y a quelques jours que la réunification avec Taïwan était « inévitable ».