
Mais pour la République populaire de Chine, la question taïwanaise dépasse le cadre de la politique « d’une seule Chine ». L’archipel lui offrirait en effet un avantage stratégique et économique extraordinaire. Actuellement, la Chine continentale voit son accès au Pacifique profond bloqué par une ceinture naturelle que forment le Japon, la Corée du Sud, les Philippines et Taïwan. Récupérer Taïwan reviendrait ainsi à prendre contrôle de ses ports mais aussi du canal de Bashi, dans lequel sont installés de nombreux câbles sous-marins. En outre, Taïwan est un des pays leaders du marché des semi-conducteurs, composants essentiels à la fabrication de la majorité des produits électroniques actuels.
Les tensions ont franchi un nouveau cap le 2 août 2022 après la visite de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taïwan. Depuis, Pékin a multiplié les exercices militaires autour de l’archipel et a pénétré la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan (ADIZ) plus de 446 fois au cours d’août 2022. Incapable de faire face seule à la plus grande armée du monde, Taïwan espère toutefois compter sur l’aide de ses alliés américains.