Lorsque des scientifiques canadiens ont découvert l'insuline en 1921, ils ont vendu le brevet (aujourd'hui expiré) à l'Université de Toronto pour seulement un dollar. L'objectif était de rendre ce médicament accessible à toutes les personnes atteintes de diabète. Un idéal dont sont bien loin les États-Unis un siècle plus tard, où les prix de l'insuline ont augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Selon une étude publiée par la RAND Corporation, les prix de l'insuline aux États-Unis sont environ 8 fois supérieurs à la moyenne des autres pays de l'OCDE.
Comme le montre notre infographie, le prix moyen par unité standard, tous types d'insuline confondus, s'élevait à plus de 80 euros (98,70 dollars) aux États-Unis en 2018, contre seulement 10 euros de l'autre côté de la frontière au Canada, et moins de 8 euros en France, en Belgique, au Royaume-Uni et en Australie. On estime que 7 millions de personnes doivent utiliser de l'insuline aux États-Unis, mais son prix prohibitif le met hors de portée de nombreux Américains qui en dépendent pour survivre.
Il y a deux raisons principales qui expliquent de tels prix aux États-Unis. La première est que les laboratoires pharmaceutiques sont libres de fixer leurs propres prix dans ce pays, tandis que la seconde est le manque de concurrence sur le marché américain de l'insuline : trois groupes pharmaceutiques contrôlent la quasi-totalité du marché.