L'Afrique est le continent des paradoxes. C'est une région qui concentre l'essentiel des richesses de la planète (terres productives, métaux précieux, hydrocarbures, énergies renouvelables, etc.), mais c'est aussi celle qui compte la plus grande part de personnes vulnérables à la pauvreté. Toutefois, les choses évoluent rapidement sur ce continent. L'Afrique affiche l'un des taux de progression sur l'indice de développement humain (IDH) les plus élevés au monde ces vingt dernières années, notamment grâce aux progrès réalisés en matière de santé et d'éducation.
Selon des estimations de World Data Lab, environ 250 millions d'Africains, soit près de 20 % de la population du continent, font actuellement partie de la « classe moyenne », celle dont la consommation ne se limite plus aux denrées et aux biens de première nécessité. D'ici 2025, il est prévu que plus de 30 millions d'Africains rejoignent cette catégorie de niveau de vie. Comme le montre notre carte basée sur des données publiée par Atlas AI, les écarts de richesse restent néanmoins marqués sur le continent.
Dans cinq pays d'Afrique, le niveau moyen de dépenses quotidiennes était toujours inférieur à 2,50 dollars par personne en 2018 (2,10 euros au taux de change cette année-là). Il s'agit de la RD Congo, de la République centrafricaine, du Malawi, du Burundi et de Madagascar. De l'autre côté de l'échelle, l'Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie présentaient le pouvoir d'achat le plus élevé, avec un budget moyen supérieur à 10 dollars par personne et par jour, suivis par le Ghana (7 dollars) et l'Égypte (6 dollars). Dans la grande majorité des pays de la région (une quarantaine), le niveau moyen de dépenses quotidiennes n'excédait toutefois pas 5 dollars, même si certains, comme le Maroc et la Libye, sont proches de ce seuil.