D’importants progrès en matière d'accès à l’éducation ont été réalisés en Afrique ces dernières décennies. Depuis 2000, la proportion d’enfants non scolarisés parmi ceux en âge de fréquenter l’école primaire a par exemple été divisée par deux, passant de 35 % à 17 % en 2019, comme le rapporte l'UNICEF. Dans le même temps, le nombre moyen d'années d'enseignement - un autre indicateur permettant d'évaluer le "capital humain" des populations de la région - a augmenté de presque 3 ans en l'espace d'une génération (entre 1990 et 2020). Les avancées réalisées sont toutefois loin d'être uniformes sur le continent et de grandes inégalités persistent.
Selon des données compilées par le site web Our World in Data, les Sud-Africains, les Botswanais et les Mauriciens sont parmi ceux qui passent le plus de temps sur les bancs de l'école en Afrique, soit de 10 à 11 ans en moyenne (à partir du primaire). En haut du classement, on retrouve également le Gabon et la Libye, avec une moyenne d'environ 10 ans. À titre de comparaison, ces valeurs se rapprochent de celles mesurées dans les économies avancées, où la durée moyenne d'enseignement varie globalement de 10 à 14 ans (par exemple : 12 ans en France). Au sein des pays africains pour lesquels les données sont disponibles, ceux où le temps passé à l'école a le plus progressé depuis 1990 étaient la Tunisie et la Libye, avec un gain moyen de plus de 4 ans.
Les freins à l'éducation restent en revanche importants dans la région du Sahel, où plusieurs pays affichent des progrès limités ces dernières décennies. En 2020, le nombre moyen d'années d'enseignement n'était par exemple toujours que de 3 ans au Niger et de 4 ans au Mali et au Soudan. Dans le détail, les inégalités entre les sexes à l'école étaient encore marquées dans ces régions. Une fille sur quatre n'allait pas à l'école primaire au Soudan et au Mali et ce chiffre grimpait à 40 % au Niger, soit parmi les taux de scolarisation des filles les plus faibles au monde.