D’importants progrès en matière d'accès à l’éducation ont été réalisés en Afrique ces dernières décennies. Entre 2000 et 2019, la proportion d’enfants non scolarisés parmi ceux en âge de fréquenter l’école primaire a par exemple été divisée par deux, passant de 35 % à 17 %, comme le rapporte l'UNICEF. Dans le même temps, le nombre moyen d'années d'enseignement - un autre indicateur permettant d'évaluer le "capital humain" des populations de la région - a augmenté de plus de 2 ans en l'espace d'une génération (entre 1990 et 2017). Les avancées réalisées sont toutefois loin d'être uniformes sur le continent et de grandes inégalités persistent.
Selon les données compilées par Our World in Data, ce sont les Sud-Africains et les Seychellois qui passent le plus de temps sur les bancs de l'école en Afrique, soit 10 ans en moyenne du primaire à l'université (données de 2017). En haut du classement, on retrouve également le Botswana et l'île Maurice (9 ans), puis le Gabon, le Zimbabwe et l'Algérie (8 ans). À titre de comparaison, ces valeurs se rapprochent de celles mesurées dans les économies développées, où la durée moyenne d'enseignement varie globalement de 10 à 14 ans (par exemple, 12 ans en France). Au sein des pays africains étudiés, ceux où le temps moyen passé à l'école a le plus progressé depuis 1990 étaient l'Algérie et la République démocratique du Congo, avec un gain de plus de 4 ans.
Les freins à l'éducation restent en revanche importants dans la région du Sahel, où plusieurs pays affichent des progrès limités et un retard important. En 2017, le nombre moyen d'années d'enseignement n'était que de 2 ans au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad, contre plus de 5 ans en moyenne sur le continent. Dans le détail, les inégalités entre les sexes à l'école étaient encore marquées dans ces pays. À peine une fille sur cinq avait par exemple accès à l'éducation au Soudan du Sud et en Centrafrique, 22 % au Niger, 27 % au Tchad, 29 % au Mali et 33 % au Burkina Faso, soit les taux de scolarisation des femmes les plus faibles au monde.