L'an dernier, Reporters sans frontières (RSF) a dénombré une cinquantaine de journalistes tués dans le monde dans l'exercice de leur métier ou en raison de celui-ci, un chiffre en baisse par rapport à 2022 (61 tués), et ce malgré la dégradation de la situation sécuritaire au Proche-Orient en fin d'année dernière. Rien qu'à Gaza, d'octobre à fin décembre 2023, au moins 16 journalistes ont été tués dans le cadre professionnel, et 56 au total si l'on inclut ceux tués sans lien évident avec leurs fonctions. Dans son dernier rapport sur la liberté de la presse publié le 3 mai 2024, RSF indique à ce jour que plus de 100 reporters palestiniens ont été tués à Gaza par l'armée israélienne en cinq mois de guerre contre le Hamas, dont 22 au moins dans l'exercice de leurs fonctions.
Au niveau mondial, un peu plus de la moitié des journalistes tués l'année dernière l'ont été dans des zones de conflit armé (dont les deux tiers à Gaza). Cependant, la couverture de la criminalité organisée et de la corruption dans les zones de paix constitue également une activité risquée pour les journalistes, en particulier en Amérique latine et en Afrique. Dans le monde, une quinzaine de reporters ont été tués en 2023 pour avoir enquêté sur ce genre de problèmes, dont quatre au Mexique. Selon RSF, les quatre journalistes mexicains tués entre mai et juillet 2023 enquêtaient sur le crime organisé.
Outre en Palestine (16 décès) et au Mexique (4), les pays les plus meutriers pour les journalistes l'an dernier étaient l'Afghanistan (3), le Bangladesh (3), le Liban (3), le Cameroun (2), l'Ukraine (2) et les Philippines (2). Un journaliste a également été tué en lien avec son activité professionnelle dans chacun des pays suivants : Albanie, Chine, Colombie, Honduras, Inde, Lesotho, Mali, Mozambique, Paraguay, Rwanda, Somalie, Soudan, Syrie et États-Unis.