Élément essentiel à la vie sur Terre, l'eau couvre 72 % de la surface du globe. Mais malgré son abondance, seuls 2,8 % de ce volume est constitué d'eau douce, propre à la consommation humaine. Depuis le début du XXe siècle, le volume des prélèvements d'eau pour les usages domestiques, agricoles ou industriels a été multiplié par plus de six à l'échelle mondiale, selon les données des Nations Unies (ONU), ce qui exerce une pression sur les réserves d'eau douce disponibles.
Aujourd'hui, il est estimé que plus de 2 milliards de personnes sont confrontées chaque année au stress hydrique, lorsque les ressources en eau douce deviennent insuffisantes pour répondre aux besoins. Dotés d'un climat naturellement aride ou semi-aride, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient sont les régions qui présentent les niveaux de stress hydrique les plus élevés au monde et subissent déjà de plein fouet les effets du changement climatique. Ailleurs sur la planète, certains pays d'Asie centrale et du Sud, mais aussi d'Amérique latine et d'Europe méridionale affichent déjà un niveau de risque élevé.
Comme le montrent les projections du World Resources Institute pour 2050, basées sur le scénario climatique « business as usual » (+2,8°C à +4,6°C d'ici 2100), la raréfaction des ressources hydriques est malheureusement amenée à s'aggraver dans les décennies à venir, en raison de l'évolution du climat, mais aussi de la croissance démographique et du développement de l'urbanisation. Selon les prévisions, 51 pays seront confrontés à des niveaux de stress hydrique « extrêmement élevés » ou « élevés » à l'horizon 2050, dont 9 en Europe. Quant à la France, elle devrait présenter un niveau de stress hydrique « moyen à élevé » à l'échelle nationale à cette date, même si certaines régions du sud du pays seront naturellement davantage menacées (niveaux « élevés » à « extrêmement élevés »).