Dans de nombreux pays, outre les mesures d'isolement social, l'une des principales préoccupations concernant l'épidémie de coronavirus est la crainte de ne pas avoir la capacité de s'occuper de tous les malades gravement atteints. En effet, les systèmes de santé de la plupart des pays touchés ne disposent pas d'infrastructures de soins intensifs préparées à une hausse rapide et massive du nombre de cas graves.
L'Italie est le deuxième pays le plus touché au monde par l'épidémie de coronavirus après la Chine. Dans le nord du pays, le système de santé, pourtant l'un des mieux dotés d'Europe, est au bord de la rupture et l'armée a été appelée en renfort pour évacuer les patients. En France, les hôpitaux de la région Grand Est, la plus touchée, commencent eux aussi à être débordés. En réponse, le déploiement d'un hôpital de campagne militaire en Alsace a été annoncé lundi soir afin de renforcer la capacité d'accueil en soins intensifs.
Notre infographie donne une idée des pays où la pression de l'épidémie sur les systèmes de santé pourrait être la plus forte. Elle met en évidence la capacité d'accueil en unité de soins intensifs (USI) des infrastructures publiques de différents pays avant le déclenchement de la crise, en comparant le nombre de lits disponibles pour 100 000 habitants (pour la dernière année où les données sont disponibles). Ces chiffres sont issus de trois publications scientifiques ayant analysé les systèmes de santé dans les régions suivantes : États-Unis, Europe et Asie.