Entre 2012 et 2022, le PIB par heure travaillée - un indicateur permettant de mesurer la productivité du travail - a fortement augmenté en Europe de l'Est, mais aussi en Irlande et en Turquie, comme le montrent les données de l'OCDE. Les pays qui ont réformé leur économie et qui ont vu leur PIB augmenter au cours du processus - comme plusieurs ex-républiques soviétiques ainsi que d'autres pays en voie de modernisation - ont enregistré les gains de productivité les plus importants. En revanche, dans certains pays d'Europe occidentale et méridionale, dont la France, l'Italie et l'Espagne, la productivité du travail a plutôt stagné sur la période étudiée, et elle a même baissé au Mexique et en Grèce.
Selon l'OCDE, comparer le PIB par heure travaillée entre les pays reste délicat, car il n'existe pas encore de méthode uniforme de mesure à l'échelle internationale, malgré une amélioration récente dans les données communiquées. Les études longitudinales - c'est-à-dire qui regardent comment la productivité d'un pays évolue dans le temps - sont en revanche plus fiables.
Selon des études récentes, la réduction du temps de travail - par exemple dans le cadre de la mise en place de la semaine de quatre jours - pourrait effectivement stimuler la productivité. Mais selon les données de l'OCDE, les résultats seraient mitigés. Le PIB par heure travaillée ne reflète en effet que partiellement la productivité exprimée en matière de capacités personnelles et d'intensité des efforts des travailleurs. Le rapport entre la production et le facteur travail dépend pour une large part d'autres facteurs, dont le capital, l'évolution technique ou organisationnelle, les gains d'efficience, les économies d'échelle ou encore la structure et les spécificités de l'appareil productif d'un pays donné.