La pauvreté en France - Faits et chiffres
La pauvreté relative, elle, se mesure en comparaison avec le niveau de vie moyen du pays étudié. Est alors considérée pauvre toute personne n’ayant pas les moyens financiers et matériels de consommer comme les autres, ne pouvant être décemment intégrée au sein de la société dans laquelle elle vit. La pauvreté relative peut alors entraîner une exclusion sociale.
La France faisant partie des dix pays les plus riches du monde, elle est donc plus concernée par la pauvreté relative que la pauvreté absolue, qui est un problème touchant plutôt les pays du Sud.
En France, comme dans la plupart des autres pays, la pauvreté est donc mesurée en fonction du seuil de pauvreté. Ce seuil représente une proportion du revenu médian national en-dessous de laquelle on estime qu’il est difficile de vivre normalement.
Selon le seuil de pauvreté retenu, il est situé aujourd’hui entre 885 (50 % du revenu médian) et 1.063 euros (60 % du revenu médian) par mois. Toute personne ayant des revenus mensuels inférieurs est considérée comme pauvre.
Si le taux de pauvreté dans le monde a tendance à baisser, il est difficile d’en dire autant pour les pays européens, et la France ne fait pas exception : la proportion d’individus vivant sous le seuil de pauvreté stagnait aux alentours des 13 % dans les années 2000 et a augmenté de presque deux points au cours des années 2010. L’Hexagone figure pourtant parmi les bons élèves européens dont le taux de pauvreté fait partie des plus faibles du Vieux Continent.
La pauvreté ne frappe pas au hasard et est socialement très marquée : sans surprise, elle touche majoritairement les personnes au chômage, issues de l’immigration et peu diplômées. Elle concerne aussi particulièrement les femmes, plus sujettes à occuper des emplois précaires et à temps partiels. En effet, aujourd'hui, l’emploi ne protège plus totalement de la pauvreté.
La pauvreté s’attaque aussi fortement aux jeunes : 41 % des personnes pauvres en France ont moins de 29 ans. Plus grave, encore : la pauvreté n’épargne pas les enfants, qui sont près de trois millions à vivre sous le seuil de pauvreté (environ 21 %), dont près d’un million âgé de moins de six ans. Cette situation touche surtout les mineurs vivant au sein de familles monoparentales.
Comme un spectre qui rôde, la pauvreté n’occupe pas que les pensées de ceux qu’elle accable : 55 % des Français se sentent plus menacés qu’avant de sombrer dans la pauvreté, une crainte particulièrement forte parmi les personnes de 35-49 ans et les employés, sans doute soucieux d'un possible déclassement social.