Les banques en ligne en France - Faits et chiffres
La digitalisation du système bancaire français
Les banques en ligne sont des banques complétement dématérialisées. À la différence des banques traditionnelles qui ont des agences physiques en plus de leur présence en ligne, les nouvelles banques ne permettent pas de rencontrer un conseiller en présentiel et réservent bien souvent les rendez-vous avec des conseillers à une part seulement de leur clientèle qui paye pour accéder à ce service. Les banques en ligne sont uniquement accessibles via des sites Internet ou applications mobiles. Elles profitent donc de cette réduction des coûts pour proposer des services moins onéreux à leurs clients que les banques traditionnelles. Tout d’abord pensées comme des sociétés d’épargne et de courtage en ligne, ces groupes bancaires vont par la suite proposer les mêmes services que les banques traditionnelles, avec la mise à disposition de comptes courants dès le milieu des années 2000.Les banques digitales telles que nous les connaissons aujourd’hui se sont structuré dans le pays dans le début des années 2000, grâce à l’arrivée d’internet, avec les rachats de Boursorama, Fortuneo par des banques traditionnelles ou encore le lancement de BforBank par le Crédit Agricole.
Les services bancaires en ligne sont populaires auprès de toutes les générations, mais en particulier chez les 25 – 34 ans, avec un taux de pénétration supérieur à 80 % auprès de cette génération.
La croissance des banques en ligne a également participé à la digitalisation et à la modernisation des banques traditionnelles, dont la plupart offrent désormais à ses clients la possibilité de se connecter via une application disponible sur mobile.
Le marché des banques en ligne
À l’échelle de l’Europe, le taux de pénétration des services bancaires en ligne a explosé entre 2007 et 2023, passant de seulement 24 % à un taux de 64 %. En Europe, c’est la Norvège qui utilise le plus les services bancaires en ligne, avec un taux de pénétration de près de 97 %. En France, le taux de pénétration est d’environ 72%.Les recettes des banques en ligne augmentent de façon exponentielle à l’international. En 2023, le revenu annuel de Revolut était de 1,7 milliard de livres britanniques, soit plus de 1,99 milliard d’euros. L’allemand N26 est, quant à lui, passé de 439 millions d’euros en 2020 à 947 millions d’euros en 2021.
À l’échelle mondiale, la première banque digitale en termes de capital était, en 2023, Nubank, avec un capital de 3,9 milliards de dollars. Elle était suivie de Rakuten, Chime et C6 Bank, qui avaient chacune un capital de 2,3 milliards de dollars. Ces banques opèrent dans des espaces géographiques différents. La brésilienne Nubank, par exemple, est très influente en Amérique latine. Rakuten, de son côté, est très présent au Japon, mais aussi en France.
En France, les banques en ligne comptant le plus de clients en 2024 étaient BoursoBank avec 6,3 millions de clients, Nickel et ses 3,4 millions de clients, puis Revolut et N26 qui avaient chacune trois millions de clients en 2024.
Malgré le succès des banques en ligne, la plupart de ces banques qui sont aujourd’hui populaires en France, sont détenues par des banques traditionnelles. Ainsi, Fortuneo appartient au Crédit Mutuel Arkéa, BoursoBank a été racheté par la Société Générale au milieu des années 2010 et BforBank est détenue par le Crédit Agricole.
Les avantages et limites des banques en ligne
Le premier argument de vente des banques en ligne est leur faible coût. Sur le marché français, deux des banques en ligne les plus populaires, BoursoBank et Fortuneo, proposent des frais bancaires annuels de moins de 3 euros. Elles étaient les banques les moins chères du marché en 2024, banques en ligne et traditionnelles confondues. Les banques en ligne attirent également des clients par la facilité qu’elles offrent pour certaines démarches, notamment pour ouvrir un nouveau compte bancaire.Cependant, ces banques ont aussi des limites. D’abord, le service client souvent absent ou très limitée pose des problèmes lorsque les clients rencontrent des difficultés. De plus, la cybersécurité est encore un défi des banques en ligne, comme l’avaient illustré la cyberattaque de Revolut en septembre 2022, lorsque 50.000 utilisateurs avaient subi un piratage, ou encore le blocage de certains comptes chez N26, dans le cadre de la lutte contre la fraude. Plus d’un client de banques françaises sur quatre déclare avoir déjà fait l’objet d’une tentative de piratage de ses données bancaires et plus de 15 % ont été exposés à des tentatives d’usurpation d’identité.
Les nouveaux moyens de paiement
En parallèle des banques en ligne et de la présence en ligne croissante des banques traditionnelles, les moyens de paiement évoluent également vers davantage de digitalisation.Plus de 111 millions de cartes de paiement sont en circulation en France, ce qui, avec une population de près de 68 millions, équivaut à plus de cartes que d’habitants. La valeur totale des transactions financières par carte de paiement est en hausse constante sur les 20 dernières années, atteignant plus de 736 milliards d’euros en France en 2022.
Alors que l’utilisation du paiement par chèque et le nombre de retraits bancaires diminuent d’année en année, le Français moyen ne retirant que 54 euros en espèces par semaine aux distributeurs automatiques de billets, le nombre de paiements par carte augmente en France, atteignant 16,1 milliards de paiements en 2021, un record en Europe.
Enfin, de plus en plus de Français décident de passer par un tiers de confiance pour effectuer des transactions financières, plus précisément par des plateformes sécurisant la transaction. Avec un chiffre d’affaires de plus de 29 milliards de dollars et 435 millions de comptes utilisateurs actifs dans le monde, PayPal est, de loin, le service de paiement en ligne le plus utilisé par les Français. Mais d’autres acteurs gagnent également du terrain : Amazon Pay, Apple Pay, Google Pay, Paylib ou encore Lydia.
Pour davantage d’informations à ce sujet, nous vous invitons à consulter notre page thématique dédiée aux moyens de paiement en France.