Chaque année, le 7 avril marque la Journée mondiale de la santé. Dans un communiqué publié à cette occasion sur le site France Diplomatie, le Ministère de l'Europe et des affaires étrangères déclare ainsi que « la France réitère son soutien à une approche coordonnée au niveau international, visant à garantir des systèmes de santé solides et un accès universel aux soins, dans une démarche résolue de lutte contre les inégalités ». Cependant, au niveau national, la crise du système de santé semble n'en plus finir. D'après les chiffres de la direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES), la France a perdu près de 4 900 lits d'hospitalisation complète en 2023, et cette diminution reflète en partie le manque de personnels de santé dans le pays. Résultat : une large proportion des Français n'ont pas ou difficilement accès aux soins médicaux.
Comme le montre notre carte, basée sur des données de la DREES et de l'Insee, le nombre de médecins généralistes pour 100 000 habitants en France métropolitaine et dans les DROM varie fortement selon le territoire : de 49 à Mayotte à 176 à La Réunion - soit une densité allant de 1 médecin pour 2 000 habitants à 1 pour 600 environ. D'après le député PS Guillaume Garot, six millions de Français n'ont aujourd'hui pas de médecin traitant, et huit millions vivent dans des déserts médicaux, expression désignant les zones dans lesquelles les habitants rencontrent des difficultés d'accès aux soins. Pour lutter contre ce phénomène, l'Assemblée nationale a adopté, la semaine dernière, l'article phare et controversé d'une proposition de loi visant à réguler l'installation des médecins sur le territoire. Cependant, comme l'a souligné le ministre de la Santé Yannick Neuder : « Une pénurie de médecins, même potentiellement régulée, reste une pénurie ».