La Maison Blanche a gelé lundi en fin de journée les versements d'aide à l'Ukraine, une décision dont d'autres dirigeants du monde ont déclaré ne pas avoir été informés au préalable. Alors que les dirigeants européens se sont engagés à renforcer leur soutien dans cette situation difficile, un calcul de l'Institut d'économie de Kiel (IfW) montre l'ampleur du trou laissé par l'aide américaine en 2025, mais aussi les initiatives en cours pour continuer à soutenir le pays, envahi par la Russie il y a maintenant trois ans.
Avec l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre, l'avenir de l'aide à l'Ukraine a vite semblé incertain : lors de sa campagne, il avait en effet vivement critiqué les engagements militaires des États-Unis à l'étranger. Les chercheurs de l'IfW, qui ont suivi l'aide à l'effort de guerre de l'Ukraine, ont calculé des scénarios hypothétiques sur ce que pourrait être l'aide à l'Ukraine en 2025.
Les chercheurs estiment que l'aide à l'Ukraine en 2025 s'élèverait à environ 119 milliards de dollars si les dons continuaient à suivre les tendances de 2024. La suppression de toute aide par Trump ramène ce montant à 85 milliards de dollars seulement, ce qui laisse un écart de 34 milliards de dollars par rapport au scénario de base. Étant donné que de nombreux pays européens se tournent vers les États-Unis pour obtenir des indications sur leurs stratégies d'aide, les chercheurs proposent un autre scénario dans lequel l'aide européenne diminue également de 50 % si l'aide américaine est réduite à zéro. Dans ce cas, l'institut estime un déficit de 59 milliards de dollars en 2025 par rapport à 2024.
Cependant, de nouvelles voies de financement se sont ouvertes pour l'Ukraine. En juillet, l'OTAN a promis une aide coordonnée de 42 milliards de dollars pour 2025, tandis que le G7 a récemment finalisé un plan visant à prêter à l'Ukraine 48 milliards de dollars garantis par les actifs gelés de la banque centrale russe. Ces deux instruments permettraient de combler les lacunes du scénario le plus négatif des chercheurs. Toutefois, de nombreux experts estiment qu'au lieu de se contenter de maintenir les niveaux d'aide à l'Ukraine, il faudrait augmenter le soutien pour mener le pays à la victoire.