La tension continue de monter entre la France et l'Algérie. Dans un communiqué publié jeudi 27 février, le ministère algérien des affaires étrangères a rejeté « catégoriquement » l’ultimatum lancé par la France sur la réadmission d'une liste d'urgence de ses ressortissants expulsés, sous peine d’une « remise en cause » des accords migratoires entre les deux pays. En réponse, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé lundi 3 mars sur BFMTV présenter bientôt à l'Algérie « une liste de plusieurs centaines de personnes, dont il est établi qu’ils sont Algériens, et qu’ils sont dangereux », et vouloir maintenir sa « ligne de fermeté ». Le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre ont tous deux dit vouloir revoir l'accord franco-algérien de 1968.
Les algériens bénéficient depuis 1968 de conditions simplifiées pour immigrer en France, destinées à faciliter l'entrée de main-d'œuvre dans le pays. Et, comme le montre notre infographie, basée sur les plus récentes données de l'Insee, ils étaient la nationalité la plus représentée parmi les immigrés vivant en France en 2023 : 12,2 % du total. Venaient ensuite les Marocains (11,7 %), puis les Portugais (7,9 %). L'Insee souligne qu'en 2023, 5,6 millions de personnes de nationalité étrangère vivaient en France, soit 8,2 % de la population du pays.
Si l'accord franco-algérien de 1968 est encore en vigueur aujourd'hui, les algériens sont depuis 2002 soumis au régime général des étrangers hors-Union européenne, et cet accord ne leur confère ainsi plus que très peu de bénéfices par rapport au reste des étrangers souhaitant vivre en France.