L'impact environnemental des activités numériques est de plus en plus régulièrement pointé du doigt. Un rapport publié par l'OCDE en 2023 met par exemple en lumière l'empreinte hydrique de l'intelligence artificielle (IA), qui utilise l'eau de deux manières distinctes : pour le refroidissement des serveurs nécessaires à son fonctionnement, ainsi que lors de la production d'électricité, dont elle est également gourmande. Le rapport estime que les technologies de l'IA pourraient nécessiter le prélèvement de 4,2 à 6,6 milliards de mètres cubes d'eau en 2027, soit quatre à six fois le prélèvement annuel du Danemark.
Une analyse de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) montre que les technologies numériques ont un impact considérable en France. En 2022, les services numériques ont représenté 10 % de la consommation totale d'électricité du pays, ce qui équivaut à la consommation de plus de 8,2 millions de foyers en France. De plus, les émissions de gaz à effets de serres des équipements et infrastructures numériques en France étaient supérieures à celles du secteur des déchets : elle représentaient 2,5 % de l'empreinte carbone totale du pays. 78 % de ces émissions sont liées à la phase de production des équipements numériques, et 21 % à leur usage. L'ADEME souligne que ces chiffres confirment « l'importance des politiques visant à allonger la durée d'usage des équipements numériques à travers la durabilité des produits, le réemploi, le reconditionnement, l'économie de la fonctionnalité ou la réparation ».
Le cycle de vie des équipements numériques en France produit 20 millions de tonnes de déchets par an, et leur production nécessite plus de 60 millions de tonnes de ressources. D'après les projections de l'ADEME, l'empreinte environnementale du numérique pourrait tripler en France d'ici 2050.