L'empreinte environnementale de l'économie numérique ne cesse de croître. Si l'on se penche sur la consommation de ressources des équipements les plus répandus dans le monde, un ordinateur de deux kilogrammes nécessite par exemple actuellement 800 kilogrammes de matières premières, et un smartphone environ 70 kilogrammes, selon des données publiées par les Nations unies (UNCTAD). En parallèle, le développement de nouvelles technologies comme l'IA, la blockchain et les objets connectés pèse de plus en plus lourd sur le bilan écologique du secteur. Comme le rapporte l'UNCTAD, les centres de données et les bureaux de Google ont par exemple consommé à eux seuls plus de 21 millions de mètres cubes d'eau en 2022, soit l'équivalent de quatre fois la consommation annuelle d'un territoire comme Monaco.
Sans actions pour la réduire, l'empreinte environnementale de l'industrie numérique en France pourrait ainsi presque tripler d'ici à 2050, d'après des projections publiées en 2023 par l'Arcep et l'ADEME. Dans le détail, l'empreinte carbone du secteur pourrait passer de 17 millions de tonnes d'équivalent CO2 émis en 2020 à près de 50 millions en 2050, et l'ensemble des ressources naturelles mobilisées de plus de 60 millions de tonnes actuellement à près de 180 millions d'ici la moitié du siècle. Toujours selon ce scénario tendanciel, la consommation d'énergie de l'économie numérique française serait amenée à doubler d'ici à 2050 et ses besoins en ressources minérales et métalliques à augmenter de plus de 50 %. D'après les estimations, le numérique est à l'heure actuelle responsable de 2 à 3 % de l'empreinte carbone du pays.