Plus de cinquante jours après le second tour des élections législatives anticipées, déclenchées par la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président de la République, la France est toujours sans Premier ministre - et sans gouvernement. Après avoir écarté la candidature de Lucie Castets proposée par le Nouveau Front populaire, Emmanuel Macron a continué ses consultations, mardi 3 septembre, mais celles-ci n'ont pas encore abouti à la nomination d'un nouveau chef de gouvernement.
Le choix d'un Premier ministre n'est pas la seule pression qui pèse actuellement sur le chef de l'État. La Cour des comptes a en effet appelé la présidence de la République à la « vigilance » fin juillet, après la publication de son dernier audit. L'institution épingle la gestion du palais de l’Élysée en 2023, et appelle à des efforts « significatifs ». En cause : un montant record de charges - 125,5 millions d'euros - qui a créé un déficit sans précédent de 8,3 millions d'euros. Les dépenses de déplacements et de réception ont à elles seules atteint 21 millions d'euros sur l'année (elles étaient de 13,3 millions l'année précédente).
Comme le montre notre infographie, basée sur les rapports de la Cour des comptes dont les données les plus anciennes remontent à 2009, le précédent record de dépenses annuelles de la présidence de la République avait été enregistré lors du mandat de Nicolas Sarkozy : près de 113 millions d'euros. Si les coûts lors de la présidence de ce dernier étaient légèrement plus élevés que sous son successeur, François Hollande, les finances de l'Élysée étaient cependant restées à l'équilibre. Depuis 2009, elles n'ont été en déficit que trois fois : en 2017, 2018 et 2023.