La pollution de l'air est le plus grand risque environnemental pour la santé de l'humanité, causant un décès sur neuf dans le monde. C'est ce qui ressort du dernier rapport publié mardi par la société suisse IQAir, spécialisée dans les technologies de la qualité de l'air. L'analyse révèle que sur les 134 pays, régions et territoires étudiés, seuls 10 respectaient les lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) relatives à la qualité de l'air en 2023, dont un grand nombre en Océanie. Le seuil maximal d'exposition à long terme aux particules PM2,5 recommandé par l'OMS est de 5 μg/m3.
Comme le montre notre graphique, la qualité de l'air varie énormément au niveau mondial. Delhi, en Inde (102,1 μg de particules PM2,5 par m3) et Lahore au Pakistan (99,5), dépassent par exemple toutes deux plus de 10 fois les lignes directrices de l'OMS. À l'autre extrémité du spectre, on trouve des villes comme Reykjavik en Islande (3,9) et Tallinn en Estonie (4,6), qui sont parmi les rares à respecter les lignes directrices.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 90 % des décès liés à la pollution surviennent dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. L'Afrique, l'Asie centrale et l'Asie du Sud sont surreprésentées pour ce qui est des concentrations annuelles moyennes de PM2,5 les plus élevées, pondérées en fonction de la population. Ces chiffres tiennent compte des énormes disparités dans la disponibilité des données entre les pays, seuls 24 des 54 pays africains disposant de données suffisantes pour être utilisées dans l'étude.
Les particules PM2,5, fines particules d'aérosol d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres, sont l'un des six principaux polluants atmosphériques couramment utilisés dans la classification de la qualité de l'air et sont largement considérées comme les plus nocives en termes de prévalence dans l'environnement et d'impact sur la santé. Une exposition prolongée aux particules fines pourrait causer l'apparition et l'aggravation de problèmes de santé tels que l'asthme, le cancer, les maladies pulmonaires, ou encore les maladies cardiaques.
Texte d'Anna Fleck.
Traduit par Valentine Fourreau.