Chaque année, les ministres de l'agriculture et de la pêche décident des totaux admissibles de captures (TAC) pour la pêche commerciale. Des organismes scientifiques, comme le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), fournissent des informations sur l'état des stocks des poissons dans le monde et recommandent des niveaux de capture maximaux par zone pour assurer une pêche durable. Néanmoins, ces avis scientifiques restent trop souvent ignorés par les autorités, mettant en péril la durabilité des ressources marines.
Selon les derniers rapports de la New Economics Foundation, les pays européens présentés dans notre graphique semblent coutumiers du fait, ayant de nombreuses fois fixé leurs quotas de pêche dans l'Atlantique Nord-Est au-delà des recommandations de durabilité ces dernières années. La Suède a dépassé son TAC recommandé de près de 33 % en 2020 (dernière année disponible), ce qui équivaut à 12 000 tonnes de poissons, suivie par le Danemark (6 %, 20 000 tonnes) et la France (6 %, 17 000 tonnes). L'Irlande, la Belgique, l'Espagne et le Royaume-Uni affichaient quant à eux des dépassements compris entre 2 % et 4 %.
L'année d'avant, en 2019, le dépassement du seuil de pêche durable dans la zone était encore plus prononcé : 7 % du TAC recommandé pour l'Espagne, 9 % pour la France, 10 % pour la Belgique, 18 % pour l'Allemagne, 20 % et plus pour le Danemark, le Royaume-Uni et l'Irlande, et 52 % pour la Suède.