Les inégalités d'espérance de vie entre les groupes socioprofessionnels résultent d'un ensemble de facteurs. Comme le résume l'Observatoire des inégalités, "la qualité et l'accessibilité du système de soins jouent un rôle secondaire par rapport aux conditions et à la durée du travail, l'attention portée au corps, l'alimentation ou les modes de vie en général - ce qui explique en partie que l'espérance de vie des femmes est plus élevée que celle des hommes".
Depuis les années 1970 en France, l'espérance de vie à l'âge de 35 ans a augmenté en moyenne de 5,5 ans pour les femmes et de 6,7 ans pour les hommes. Mais comme le révèlent les données de l'Insee présentées dans notre graphique, les inégalités sociales vis-à-vis de l'espérance de vie n'ont en revanche pas diminué. Ainsi, l'écart moyen d'espérance de vie à 35 ans des ouvriers par rapport aux cadres supérieurs est resté d'environ 6 ans au cours des cinq dernières décennies, et celui des ouvrières par rapport aux cadres supérieures d'environ 3 ans.
En d'autres termes, à 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu'à 84 ans, contre près de 78 ans pour un ouvrier, comme le détaille un autre graphique (moyenne 2009-2013). Une femme cadre peut quant à elle espérer vivre jusqu'à 88 ans, contre un peu moins de 85 ans pour une ouvrière.