On ne sait pas depuis combien de temps le président russe Vladimir Poutine a envisagé l'invasion de l'Ukraine. Mais ce qui est sûr, c'est que Moscou accumule des réserves d'or et de devises depuis plusieurs années déjà, un enjeu clé pour faire face aux sanctions économiques. Les données de la Banque centrale de Russie montrent que ses réserves sont passées de près de 448 milliards de dollars début 2018 à environ 630 milliards de dollars début 2022, ce qui correspond à une croissance de 41 %.
"Cela suffirait à payer toutes les importations du pays pendant un an, sans que la Russie n'ait besoin d'exporter quoi que ce soit", explique Jörg Krämer, économiste en chef de la Commerzbank, cité par un média allemand. Il n'est pas le seul expert à se montrer sceptique sur l'impact à court terme des sanctions économiques visant Moscou. Dans ce contexte, Vasily Astrov, spécialiste économique de la Russie, estime que le pays ne dépend guère de l'argent provenant de l'étranger. La Russie a l'une des dettes publiques les moins élevées du monde (moins de 20 % du PIB) et peut emprunter de l'argent à ses propres banques.
Toujours est-il qu'une partie des réserves de change de la banque centrale russe est détenue à l’étranger et pourrait potentiellement être bloquée si de nouvelles sanctions sont prises par les pays occidentaux.