La Russie accueille, du mardi 22 au jeudi 24 octobre, une vingtaine de dirigeants étrangers à l'occasion du sommet annuel des BRICS - un groupe de neuf pays composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine, de l'Afrique du Sud, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de l'Éthiopie et de l'Iran. Ce sommet, qui a lieu à Kazan, à 720 kilomètres à l'est de Moscou, intervient alors que la Russie continue de grignoter du terrain militairement en Ukraine et a noué des alliances avec la Chine, l'Iran et la Corée du Nord. Le Kremlin se targue d'organiser « l'événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie », cherchant par là à démontrer aux Occidentaux l'échec de leur politique d'isolement et de sanctions depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.
Alors que le pétrole et le gaz constituent la colonne vertébrale de l'économie russe, l'Union européenne pensait, via ses sanctions, pouvoir exercer une pression importante sur Moscou du fait de son statut de principal client énergétique du pays. Mais, trois ans après le début de l'invasion, force est de constater que les sanctions occidentales n'ont pas été aussi efficaces qu'espéré. Depuis le début de la guerre, la Russie a en effet réussi à remplacer ses anciens partenaires européens par de nouveaux clients en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique du Sud. La Chine et l'Inde ont par exemple reçu ensemble 58 % des exportations de pétrole russe en 2023, contre 38 % en 2022, et sont ainsi devenues les principaux clients de Moscou.
En 2021, dernière année pour laquelle ces données ont été publiées par les douanes de Russie, le pétrole et le gaz représentaient environ la moitié de la valeur des exportations du pays. Comme le met en avant notre infographie, après un pic enregistré en début d'année 2022, au plus fort de la flambée des prix de l'énergie, la valeur des exportations russes a diminué d'environ 30 %. Elle se maintient cependant actuellement au niveau pré-Covid, soit entre 100 et 110 milliards de dollars par trimestre. Selon le ministère russe des Finances, les recettes pétrolières et gazières pour le budget fédéral russe sont reparties à la hausse en 2024 (croissance de 41 % en glissement annuel au premier semestre), principalement en raison de la hausse des prix du pétrole et de l'affaiblissement du rouble.
Faisant partie des trois principaux producteurs de pétrole au monde, avec l'Arabie saoudite et les États-Unis, la Russie produit en moyenne 11 millions de barils de brut par jour à l'heure actuelle, soit environ 12 % du total mondial.