Déménager sa capitale et les institutions gouvernementales qui vont avec peut représenter une tâche fastidieuse, mais certains pays ont déjà engagé cette procédure historique par le passé et d'autres sont amenés à le faire dans un futur plus ou moins proche.
Le parlement indonésien a voté mardi 18 janvier une loi approuvant le transfert de la capitale de Jakarta, située sur l'île densément peuplée de Java, vers la ville nouvelle de Nusantara, localisée sur l'île de Bornéo (province de Kalimantan Est). En cause, la montée des eaux et les inondations qui menacent d'engloutir Jakarta : une ville qui détient le triste record d'affaissement sous le niveau de la mer (25 cm par an dans certains quartiers). Outre ces problèmes climatiques, Jakarta est aussi une mégalopole beaucoup trop polluée et engorgée (30 millions d'habitants, dont 10 millions intra-muros). Ce déplacement de capitale vers une position "plus centrale" dans l'archipel est donc l'opportunité de faire migrer des habitants vers Bornéo, mais également de mieux "répartir les richesses" dans le pays selon les dirigeants indonésiens.
À l'image de l'Indonésie, plusieurs pays comme le Nigeria, le Kazakhstan ou encore la Birmanie ont, dans l'histoire récente, pris la décision de transférer leur capitale d'une ville à une autre. Le deuxième autre cas de déplacement motivé par des problèmes environnementaux a eu lieu en Amérique centrale. La capitale du Belize, Belmopan, a été créée en 1970 après qu'un ouragan ait complètement ravagé Belize City.
Diverses autres raisons peuvent motiver les relocalisations, l'une des plus fréquentes étant le souhait de trouver un emplacement plus neutre, notamment sur le plan géographique. C'est par exemple le cas de Brasilia, située au cœur du Brésil et devenue capitale à la place de la métropole côtière de Rio de Janeiro en 1960. Le changement opéré par le Kazakhstan en 1998 s'explique aussi par des raisons géographiques et géopolitiques : Nour-Soultan (alors Astana) ayant remplacé Almaty, jugée trop excentrée et proche des républiques d'Asie centrale peu stables politiquement. Le continent africain a également connu deux déménagements vers des capitales spécialement construites pour être "plus centrales" - au Nigeria (Abuja) et en Tanzanie (Dodoma) - tandis qu'un troisième, en Côte d'Ivoire (Yamoussokro), est toujours considéré comme inachevé par les Nations unies.