Une centaine de médias français ont publié mercredi une lettre ouverte appelant à une mobilisation pour la liberté d’expression. Ils dénoncent, entre autres, les menaces et les violences émanant d'organisations terroristes, mais aussi les pressions exercées par les États à l'encontre de journalistes.
Dans la dernière édition de son rapport annuel, publiée en avril, Reporters Sans Frontières annonçait “une décennie décisive” pour la liberté de la presse, en raison de crises multiples qui assombrissent l’avenir du journalisme. Les auteurs évoquent notamment une crise géopolitique, avec un regain d'agressivité des modèles autoritaires, une crise démocratique (polarisation, politique de répression), mais aussi économique (appauvrissement du journalisme de qualité) et de confiance envers les médias d’information.
Porté par les pays nordiques qui se maintiennent en haut du classement réalisé par l'ONG, le continent européen reste le plus favorable à la liberté de la presse derrière les Amériques, en dépit des politiques répressives de certains pays d'Europe de l'Est. Mais le rapport pointe aussi du doigt une dégradation de la situation en Europe occidentale, évoquant notamment une montée des violences à l'encontre des journalistes dans l'Hexagone.
Comme le montre notre carte, les scores de pays tels que l'Italie, la France et le Royaume-Uni sont désormais très proches du seuil à partir duquel Reporters Sans Frontières considère le contexte comme étant "problématique" (de 25 à 34 points), la situation étant qualifiée de "bonne" entre 0 et 14 points et de "difficile" à partir de 35 points. La France a perdu deux places au classement mondial par rapport à 2019 (34ème cette année) et se situe au 21ème rang sur les 40 pays du continent européen sélectionnés sur notre carte.
Un état des lieux mondial est également disponible ici.