La pandémie de coronavirus a imposé un lourd fardeau à certains des systèmes hospitaliers les plus avancés au monde. En Europe, plusieurs pays ont été confrontés à une saturation des unités de soins dans leurs centres hospitaliers, faisant émerger des questions sur les capacités à maintenir afin de pouvoir faire face à des situations sanitaires exceptionnelles.
Comme le montre les dernières données disponibles de l'OCDE, le nombre de lits d'hôpitaux disponibles par habitant varie sensiblement d'un pays européen à l'autre, et on remarque qu'il est en baisse dans l'ensemble des pays étudiés ces vingt dernières années. Cette tendance à la diminution des capacités d'accueil n'est donc pas un phénomène nouveau et ne concerne pas uniquement l'Hexagone. Outre les réorganisations et les restructurations des établissements de santé, la réduction du temps moyen d'hospitalisation liée aux progrès de la médecine (chirurgie moderne, nouveaux traitements,...) est aussi une des raisons avancées pour expliquer cette tendance générale.
Les lits d’hôpitaux couverts par l'étude comprennent les lits d’hospitalisation disponibles dans les hôpitaux publics, privés, généraux et spécialisés, ainsi que dans les centres de rééducation. Comme le met en avant notre graphique, l'Allemagne fait partie des pays européens où la capacité d'accueil dans les hôpitaux est la plus élevée, avec 7,8 lits disponibles pour 1 000 habitants en 2021. En comparaison, ce chiffre était de 5,7 pour 1 000 habitants en France et descendait même autour de 3 pour 1 000 habitants, voir moins, en Espagne et au Royaume-Uni.
Parmi les pays sélectionnés dans notre graphique, c'est au Royaume-Uni, en Italie et en France que l'on mesure les diminutions du ratio de lits disponibles par habitant les plus marquées au cours des vingt dernières années, avec des baisses respectives de 40 %, 33 % et 27 %.