Pratiqué sur la base du volontariat et au bon vouloir de l’employeur, le télétravail a tendance à concerner certains types de salariés plus que d’autres. Ainsi, parce que la pratique du télétravail suppose une plus grande autonomie et implique donc une relation de confiance entre le management d’une entreprise et son salarié, elle est plus fréquent parmi les travailleurs de 40-49 ans et augmente avec le niveau d’ancienneté.
Pourtant, l’épidémie de coronavirus (COVID-19) a, bon gré mal gré, rebattu les cartes : alors que le gouvernement français a imposé un confinement sur tout le territoire hexagonal, instaurant d’importantes restrictions sur les allées et venues des Français, de nombreuses entreprises ont bien dû s’adapter et ont permis à leurs salariés, dans la mesure du possible, de travailler depuis leur lieu de résidence. Ainsi, on estime que près de 30 % des actifs français ont pratiqué le télétravail pendant la période du confinement, soit neuf fois plus qu’à l’accoutumée.
Bien sûr, tous les travailleurs français n’ont pas été logés à la même enseigne : tandis que 31 à 42 % des ouvriers, employés et indépendants se rendaient sur leur lieu de travail car le télétravail leur était impossible, 61 % des cadres et professions intellectuelles supérieures ont pu travailler à distance (contre 11 % habituellement).
S’est alors posée la question du télétravail comme étant le privilège de catégories socioprofessionnelles supérieures. La réalité est toutefois plus complexe. En effet, entre les difficultés à installer un espace de travail dédié et adapté, à déconnecter du travail et les risques psychosociaux liés à l’isolement et le délitement des liens collectifs, travailler à distance peut parfois relever de la gageure.
Pourtant, les atouts du télétravail existent aussi et en premier lieu : la disparition du temps de trajet entre le domicile et le lieu de travail, suivi d’un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Ces avantages semblent d’ailleurs avoir séduit les cadres français, qui souhaitent en majorité continuer à travailler à distance.
Avec plus de la moitié des managers français en ayant une opinion favorable et de plus en plus conscients des bienfaits de cette pratique à la fois sur la qualité de vie et sur l’efficacité de leurs employés, la pratique du télétravail pourrait bien se développer dans les années à venir.