Pouvoir d'achat : comment a évolué « l'indice baguette » ?

Avec la flambée du coût des matières premières ces dernières années (et notamment du blé), la baguette - comme d'autres produits alimentaires - a connu une très nette hausse des prix en France. Selon les données du site France-inflation.com, le prix moyen d'une baguette standard (250g) à l'échelle nationale, qui était plus ou moins stable de 2012 à 2020, a grimpé en moyenne de 5 centimes d'euro entre la fin d'année 2020 et fin 2022, pour atteindre 93 centimes d'euro (soit une hausse d'environ 6 %).

Si l'on regarde l'évolution du prix d'une baguette depuis 1970 - où il était de 60 centimes de franc pièce (soit environ 10 centimes d'euro) - on peut être tenté de se dire qu'il a littéralement explosé en l'espace de cinquante ans. Mais il s'agit de données brutes qui ne tiennent pas comptent de l'inflation, ni de l'évolution des salaires. Pour se faire une meilleure idée de l'évolution des coûts et du pouvoir d'achat au fil des années, nous nous sommes penchés sur « l'indice baguette », qui compare l'évolution du prix du pain avec celle du salaire minimum en vigueur.

Comme le montre notre graphique basé sur les statistiques de l'Insee, on travaille aujourd'hui moins longtemps pour se payer une baguette qu'il y a cinquante ans. En 1970, si l'on se base sur le Smic de l'époque (3,4 francs de l'heure), environ 10 minutes de travail étaient nécessaires pour acheter une baguette, alors que la durée est descendue de nos jours à 5 minutes. Cependant, on constate que les gains de pouvoir d'achat de la population sur « l'indice baguette » sont minimes depuis les années 1990 : à peine 1 minute gagnée en trente ans. Sur notre graphique, le temps de travail pour acheter une baguette indiqué en 2022 (environ 5 minutes) est basé sur les données du dernier semestre et prennent donc en compte la revalorisation du Smic cette année-là.

Ce regard global sur l'évolution des coûts d'une denrée alimentaire de base n'a pas pour but de relativiser les difficultés des ménages qui peinent à boucler leurs fins de mois. Car si certains produits ou services sont plus abordables de nos jours, il faut garder en tête que d'autres postes de dépenses ont augmenté ou sont apparus depuis. Le poids des dépenses pré-engagées (logement, assurances, télécoms, etc.) a par exemple considérablement augmenté au cours des dernières décennies, comme le met en lumière une autre infographie.