Robert Badinter, ancien avocat, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel et sénateur des Hauts-de-Seine, s'est éteint dans la nuit du 8 au 9 février à l'âge de 95 ans. Engagé tout au long de sa carrière pour la lutte contre l'homophobie et l'antisémitisme ainsi que la réinsertion des détenus, Badinter restera à jamais dans l'histoire de France pour son combat acharné contre la peine de mort. Après l'arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, c'est lui, alors ministre de la Justice, qui porte le projet de loi pour son abolition, qui est adopté le 18 septembre par l'Assemblée, puis quelques jours plus tard par le Sénat. La loi est promulguée le 9 octobre 1981, et, le 19 février 2007, l’abolition de la peine de mort est inscrite dans la Constitution. Robert Badinter avait alors déclaré : « La peine de mort est vouée à disparaître de ce monde comme la torture, parce qu’elle est une honte pour l’humanité. Jamais, nulle part, elle n’a fait reculer la criminalité sanglante. »
Cependant, en 2022, Amnesty International a recensé au moins 883 exécutions dans 20 pays à travers le monde, le nombre le plus haut enregistré depuis 2018, et une augmentation de 53 % par rapport à l'année précédente. Ce chiffre n’inclut pas les milliers d’exécutions qui ont probablement eu lieu en Chine, puisque les données relatives à l'application de la peine capitale y sont toujours classées secret d’État.
Malgré ce manque de chiffres officiels, la Chine reste de loin le pays recourant le plus à la peine capitale, estime Amnesty International. Elle est suivie par l'Iran avec au moins 576 exécutions recensées, puis l’Arabie saoudite avec près de 200. En 2022, quatre pays ont tout de même aboli la peine de mort pour tous les crimes : le Kazakhstan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Sierra Leone et la République centrafricaine. Cette même année, la Guinée équatoriale et la Zambie ont quant à elles aboli la peine de mort pour les crimes de droit commun.