Sans surprise - puisque le pays était le seul candidat - la FIFA a décidé d'attribuer l'organisation de la Coupe du monde de football 2034 à l'Arabie saoudite. C'est la deuxième fois qu'un État fortement critiqué pour son manque de respect des droits de l'homme accueillera la prestigieuse compétition, après le Qatar en 2022. Dans un récent rapport, l'ONG Human Rights Watch pointe ainsi du doigt de sévères violations des droits des travailleurs étrangers en Arabie saoudite, qui sont souvent soumis au travail forcé, ne sont pas payés, et n'ont aucune protection contre les conditions de travail extrêmes et dangereuses sur les chantiers. Des décès inexpliqués parmi les travailleurs ont également été documentés par le passé. La situation dans le pays est même parfois considérée comme plus critique qu'au Qatar. C'est ce qui ressort du classement de l'Arabie saoudite dans différents indices internationaux.
Comme le montre notre infographie, la vie en Arabie saoudite est généralement considérée comme peu libre. Cela s'explique avant tout par les restrictions et le contrôle de la presse et de l'accès à Internet. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, par exemple, l'Arabie saoudite est particulièrement mal classée, puisqu'elle arrive 166e sur 180, et se trouve même derrière la Russie. Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est notamment soupçonné d'avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. En outre, dans l'édition 2024 du rapport Liberté sur Internet de Freedom House, le royaume arabe est classé 65e sur 72 pays étudiés.
La participation démocratique du peuple n'est pas non plus assurée en Arabie saoudite. L'Indice de démocratie 2023 de The Economist classe l'État dans la catégorie des régimes autoritaires. Dans son Indice de paix dans le monde, Vision of Humanity critique le fait que le régime saoudien s'arme de plus en plus, notamment grâce aux importations en provenance d'Europe, dont la France, et qu'il participe de plus en plus au commerce mondial des armes.