La 46ème session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO vient de prendre fin à New Delhi. 24 nouveaux sites ont été ajoutés à la liste du patrimoine mondial - 19 biens culturels, 4 biens naturels et un bien mixte - dont 6 situés en Asie, 5 en Afrique, 8 en Europe, 4 au Moyen-Orient et un en Amérique latine. Ces nouveaux ajouts portent le total de sites listés par l'UNESCO à 1 223.
Cependant, comme le détaille notre infographie, la répartition géographique de ces biens reste très inégale : l'Europe et l'Amérique du Nord en comptent en effet de loin le plus grand nombre. Des 952 biens culturels actuellement listés dans le monde, 490 se trouvent en en Europe et en Amérique du Nord, contre seulement 211 en Asie-Pacifique, 103 en Amérique latine et dans les Caraïbes, 87 dans les États arabes, et 61 en Afrique. L'eurocentrisme du patrimoine mondial de l'UNESCO est régulièrement critiqué. Un article publié en 2019 par le réseau de médias à but non lucratif The Conversation accusait ainsi l'UNESCO de « révérer de manière disproportionnée les héritages culturels des anciens empires européens », et soulignait que le long processus bureaucratique de nomination donnait un avantage aux pays disposant du temps et des ressources nécessaires pour déposer des candidatures.
De plus, si les raisons de faire figurer un bien au patrimoine mondial de l'UNESCO sont multiples - comme le développement du tourisme, la sensibilisation du grand public à certains sites peu connus, ou des aides financières par exemple - l'attribution de ce statut peut également avoir un impact financier négatif sur le pays, en particulier à cause des coûts élevés d'entretien d'un bien du patrimoine mondial.
L'écart entre les différentes régions du monde pourrait toutefois commencer à se réduire dans les années à venir, puisque l'UNESCO a récemment indiqué mettre en place des mesures visant notamment à « améliorer le nombre de sites du patrimoine africain inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, en apportant un meilleur soutien aux États africains qui mènent des projets de conservation locaux et préparent des dossiers de proposition d'inscription au patrimoine mondial ».