Après cinq ans passés derrière les barreaux au Royaume-Uni, Julian Assange a été libéré ce mercredi 26 juin, à la suite d'un accord avec la justice américaine. Le cofondateur de la plateforme Wikileaks a ainsi accepté de plaider coupable d'obtention et de divulgation d'informations sur la défense nationale américaine, chef d'accusation pour lequel il a été condamné à une peine de prison de cinq ans, qu'il a déjà purgée. Au terme d’une rapide audience au tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord, Julian Assange est ainsi redevenu un homme libre, après une saga judiciaire de presque 14 ans.
Comme le montre notre infographie, qui donne un aperçu des déboires judiciaires qui ont suivi Julian Assange depuis la publication par WikiLeaks de documents militaires américains classifiés, le lanceur d'alerte est pour la première fois inquiété par la justice lorsque le parquet de Stockholm émet un mandat d'arrêt à son encontre en août 2010, sur la base de deux allégations distinctes d'agression sexuelle. Ces enquêtes sont finalement abandonnées en mai 2017.
Après avoir été arrêté à Londres en décembre 2010, il est libéré sous caution. Craignant d'être extradé vers les États-Unis via la Suède, il se réfugie à l'ambassade de l'Équateur à Londres en juin 2012. Le pays lui accorde l'asile politique en août de la même année, puis la nationalité équatorienne en décembre 2017.
En avril 2019, le nouveau président équatorien, Lenín Moreno, décide de révoquer son asile politique. La police britannique l’arrête dans l’ambassade en vertu d’une demande d’extradition américaine pour « piratage informatique », et il est condamné le mois suivant à cinquante semaines de prison pour violation des conditions posées à sa liberté provisoire en 2012. La justice américaine l'inculpe de nouveau de 18 nouveaux chefs d'accusation, dont 17 en vertu de lois anti-espionnage, pour lesquels il encourt jusqu'à 175 ans de prison. Les audiences pour son extradition débutent en février 2020.
Si son extradition vers les États-Unis est d'abord refusée en janvier 2021 en raison d'inquiétudes liées à sa santé mentale, la Haute Cour de Justice décide finalement de l'autoriser en décembre de cette même année. En juin 2022, la ministre de l'Intérieur Priti Patel signe son ordre d'extradition.
Malgré le rejet d'un premier appel en juin 2023, deux juges britanniques décident en mai 2024 d'accorder à Julian Assange la possibilité de faire appel à nouveau. Il conclut finalement un accord de plaider-coupable avec la justice américaine en juin, qui met fin à une saga judiciaire de près de 14 ans.