Malgré des avancées globales en matière de droits en Europe, les personnes appartenant aux minorités sexuelles, c'est-à-dire ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre différentes de celles de la majorité de la population, ont encore souvent la vie dure. C'est ce qui ressort d'une étude récente de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA), pour laquelle environ 100 000 personnes s'identifiant comme LGBTIQ ont été interrogées dans toute l'UE en 2023.
En France, près de trois quarts des répondants (71 %) rapportent avoir déjà été harcelés à l'école en raison de leur identité (moqueries, insultes ou menaces). Et la peur de la discrimination persiste également au travail : près de la moitié (49 %) des employés LGBTIQ interrogés cachent souvent ou toujours leur identité sur leur lieu de travail. Interrogés sur la discrimination, environ le tiers (34 %) des participants français à l'étude ont déclaré en avoir été victimes au cours des douze derniers mois.
La gravité de telles expériences pour les personnes concernées est notamment illustrée par le fait que la même proportion de répondants (34 %) a indiqué avoir eu des pensées suicidaires au cours de l'année écoulée. Comme le montre également notre graphique, 16 % des personnes LGBTIQ interrogées en France ont rapporté avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles au cours des cinq dernières années, un chiffre en hausse de deux points de pourcentage par rapport à la précédente vague d'enquête réalisée en 2019.