Même si l'Union européenne reste dépendante des importations de combustibles fossiles, elle continue de diversifier ses fournisseurs de gaz naturel. L'invasion injustifiée de l'Ukraine par la Russie et la « militarisation » de l'énergie opérée par Moscou ont placé la diversification de l'approvisionnement énergétique au plus haut dans l'agenda des pays européens. Bien que cela reste un processus long et coûteux, qui nécessite notamment des investissements dans les infrastructures (nouveaux gazoducs, terminaux GNL, etc.), les résultats sont déjà visibles.
Au premier trimestre 2022, la Russie était le plus grand fournisseur de gaz de l'UE via pipeline, avec une part de 38,8 %, juste devant la Norvège (38,1 %), d'après Eurostat. Mais au premier trimestre 2023, la part de la Russie avait chuté de 21 points de pourcentage, tandis que celles de la Norvège (+8 p%), de l'Algérie (+7 p%) et du Royaume-Uni (+4 p%) avaient toutes augmenté. Quant au gaz naturel liquéfié ou GNL (importé par bateau), la Russie (18,1 %) était le deuxième fournisseur de l'UE au premier trimestre 2022, derrière les États-Unis (48,6 %). Un an plus tard, la part de la Russie avait chuté de 5 points de pourcentage. Parallèlement, les parts de la Norvège (+6 p%), du Qatar et de l'Algérie (chacunes +2 p%) étaient toutes en hausse, tandis que celle des États-Unis avait diminué de 8 points.