La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis va susciter des interrogations stratégiques en Europe, compte tenu du virage protectionniste promis par l'administration Trump. Même si les contours de la politique économique du futur gouvernement américain restent flous, elle inquiète déjà les industriels européens.
Lors de sa première présidence, de 2016 à 2020, Donald Trump avait fait de la réduction du déficit commercial américain sa priorité, et l'Union européenne (UE) était alors l'une des principales cibles. Sous sa présidence, le déficit commercial des États-Unis avec l'UE avait malgré tout continué de croître, passant de près de 114 milliards d'euros en 2016 à environ 152 milliards d'euros en 2020, soit une hausse de 33 %.
Comme l'indique notre infographie, les excédents commerciaux européens vis-à-vis des États-Unis se sont depuis encore un peu plus creusés et s'élevaient à près de 157 milliards d'euros en 2023. Les biens pour lesquels les surplus commerciaux de l'UE avec les États-Unis étaient les plus élevés sont les voitures et véhicules motorisés, les produits médicaux et pharmaceutiques ainsi que les médicaments. À l'inverse, les produits pour lesquels les déficits commerciaux européens vis-à-vis des États-Unis étaient les plus importants sont les hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).
D'après des sources citées par Les Echos, la nouvelle administration pourrait chercher à rétablir les droits de douane sur l'acier et l'aluminium (suspendus par Joe Biden jusqu'en 2025) ou à mettre en place de nouvelles mesures pour répondre aux taxes européennes sur les services numériques. Donald Trump s'est dit également favorable à la mise en place de droits de douane généraux de 10 % sur les importations américaines.