Voitures, utilitaires, poids lourds : la consommation du secteur routier en France
Dépendante des énergies fossiles russes, la France comme le reste de l’Europe a vu sa facture énergétique exploser depuis quelques années. Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la fermeture des oléoducs, le prix des carburants a fortement augmenté en quelques mois au début de l’année 2022. Après une légère baisse fin 2022, les prix à la pompe frôlaient toujours les deux euros le litre en septembre 2023. Néanmoins, malgré cette envolée des prix, la consommation de carburant a augmenté en 2022 par rapport à 2021. Le diesel reste toujours le carburant le plus consommé en France, mais enregistre un net recul au fil des années, au contraire du sans plomb 98 et de l’essence mélangée à l’éthanol (E10), qui gagnent en popularité. En effet, après des années de diminution de la consommation, le volume total d’essence utilisée est reparti à la hausse depuis 2014 (hors 2020 et 2021). La consommation de diesel devrait continuer à diminuer dans les années à venir, si l’on se fonde sur les tendances des immatriculations des nouvelles voitures en France. Alors que 70% des nouvelles voitures étaient des diesels en 2010, elles ne représentaient plus que 31% des nouvelles immatriculations en 2020. Pour faire le plein, les automobilistes se tournent avant tout vers les stations-services des grandes et moyennes surfaces (GMS). Bien que le réseau de stations-service traditionnelles était plus important que celui des GMS en 2022, le volume de ventes des GMS est nettement supérieur. En 2022, 25 millions de mètres cubes de carburant ont été vendus en grande surface contre 17 millions dans les réseaux traditionnels.La COP 21 et la transition bas-carbone des mobilités
En 2015, l’Accord de Paris introduit de nouveaux objectifs pour la France dans la lutte contre le réchauffement climatique. La France s’engage alors à atteindre la neutralité carbone en 2050 et vise notamment une réduction drastique des émissions liées aux transports.Les voitures thermiques et les transports de marchandises représentent une part très importante des émissions de CO2 de la France. Dans le bilan carbone moyen des Français, la voiture représente en moyenne 2 tonnes sur les 10 tonnes émises chaque année. L’amélioration de l’efficacité des moteurs diesel et essence ont permis de réduire l’impact des voitures thermiques, mais le volume de CO2 émis restait encore très important en 2022. Le bilan écologique des voitures thermiques devrait continuer à diminuer dans les années à venir avec l’interdiction de la vente de véhicules neufs avec un moteur à combustion en Europe à partir de 2035. Les voitures particulières ne pourront être vendues qu’avec des moteurs électriques ou des carburants de synthèse neutres en émissions. Cependant, bien que les émissions de gaz à effet de serre des voitures électriques soient presque nulles lors des temps de roulage, leur construction émet plus que celle d’une voiture thermique. Les scientifiques du GIEC préconisent plutôt un abandon progressif de la voiture particulière et le développement de la mutualisation des mobilités afin de réduire efficacement l’empreinte carbone des transports. À titre de comparaison, un trajet en TER émet près de six fois moins qu’un trajet équivalent en voiture. Plus d’informations sur le futur des transports en France sont disponibles sur la page thématique dédiée aux mobilités durables.