Dans un rapport publié mardi 12 septembre, l’association Générations futures remet en question l’expertise rendue par deux agences réglementaires de l’Union européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur la toxicité du glyphosate, herbicide le plus utilisé dans le monde. Si la Commission européenne devrait proposer aux États membres de l’UE de réautoriser l’utilisation du glyphosate jusqu’en 2038 dans les prochaines semaines, l’association met en avant les conclusions rendues par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en juin 2021. En effet, si les agences réglementaires de l’UE ne mettent pas en avant d’effets nocifs du glyphosate sur la santé, l’Inserm cite de nombreuses études mettant en évidence des effets de toxicité sur l’ADN, le cerveau, la reproduction, le microbiote, ou bien des effets de perturbation endocrinienne.
L’Union européenne travaille également depuis plusieurs années à la mise en place de mesures de substitution d’autres pesticides considérés comme potentiellement les « plus dangereux » ; cependant, depuis l’adoption des dispositions les concernant, en 2015, très peu de ces 77 pesticides ont été remplacés. Comme le montrent les données compilées par la Fondation Heinrich Böll, Friends of the Earth Europe, BUND, le Pesticide Action Network Europe et La Fabrique écologique dans leur Atlas des Pesticides, en 2021, 44 pesticides qui devraient être remplacés selon la réglementation de l’UE étaient toujours utilisés en France. Ils étaient à peine moins nombreux à être encore utilisés en Allemagne (39), et c’est en Italie (48) et en Hongrie qu’on en trouvait le plus (51).