En 2022, dernière année pour lesquelles les données d'Eurostat sont disponibles, le nombre moyen d'enfants par femmes dans l'Union européenne (UE) était de 1,46. Un chiffre en légère baisse par rapport au début de la décennie précédente (1,54 en 2011) et qui est insuffisant pour que la population européenne se renouvelle d'elle-même, hors apport migratoire. En effet, le seuil de renouvellement des générations est estimé à 2,05 enfants par femme - un taux dont les Européens sont aujourd'hui loin. Dans quels pays de l'UE les taux de fécondité sont les plus élevés, et comment ont-il évolué au cours de la décennie écoulée ?
Comme le met en avant notre infographie, les tendances sont très variables selon les pays. De 2011 à 2022, certains pays, comme la Roumanie, la Tchéquie et l'Allemagne, ont ainsi vu leur taux de fécondité augmenter (de 5 à 15 %), tandis que dans d'autres pays, comme la France, l'Italie, l'Irlande et la Finlande, il a diminué (de 10 à 30 %). Ainsi, si les Françaises avaient toujours le taux de fécondité le plus élevé de l'UE en 2022 (1,79 enfant par femme), elles pourraient prochainement être dépassées par les Roumaines (1,71). Les taux de fécondité les plus bas de l'UE sont mesurés en Italie (1,25 en 2022), en Espagne (1,19) et à Malte (1,13).
Selon le démographe Gilles Pinson, interviewé par Le Monde, les différences entre les pays d'Europe du Sud et du Nord s'expliquent en partie par le niveau des politiques d'emploi favorables à la famille, ces dernières étant nettement moins développées dans les pays d'Europe du Sud. Quant aux pays de l'Est, après avoir vu leurs taux de fécondité chuter dans les années ayant suivi la dislocation de l'URSS, ils connaissent une augmentation de cet indicateur démographique depuis les années 2000.