L'intelligence artificielle, sous une forme ou une autre, fait déjà partie de notre quotidien depuis plusieurs années, mais la progression effrénée de la recherche dans ce domaine et l'essor de ChatGPT, qui a mis sous les feux de la rampe les modèles d'IA génératifs et conversationnels, mettent pour la première fois les applications sous-jacentes de l'IA entre les mains du grand public.
La tournure prise par cette course technologique préoccupe néanmoins les experts. Dans une lettre cosignée fin mars, des centaines de grands noms du monde des technologies, dont Elon Musk et Steve Wozniak, ont demandé la suspension temporaire pendant six mois du développement de systèmes d'intelligence artificielle plus puissants que GPT-4, la dernière version du chatbot d'OpenAI dévoilée le 14 mars 2023 et qui sera prochainement intégrée aux produits de Microsoft. « Les systèmes d'IA puissants ne devraient être développés que lorsque nous sommes certains que leurs effets seront positifs et que leurs risques seront gérables » ont écrit les signataires de la lettre.
Comme le montrent les données d'une enquête menée par KPMG et l'université du Queensland, les habitants des grands marchés dits émergents - la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud - font partie des moins critiques à l'égard du développement des systèmes d'IA. 75 % des Indiens interrogés entre septembre et octobre 2022 affirment faire confiance à l'IA, suivis par 67 % des Chinois et plus de 50 % des Brésiliens et Sud-Africains. En comparaison, seulement 40 % des Américains, 31 % des Français et 23 % des Japonais se montrent confiants vis-à-vis de l'utilisation de cette technologie. Selon l'étude, les personnes interrogées font davantage confiance à l'IA lorsqu'elle est utilisée dans les domaines de la santé et de la sécurité, en comparaison à d'autres applications possibles.